Par Léopold DASSI NDJIDJOU
A une semaine de l’inscription sur les listes électorales, s’engouffrant dans le trou d’air crée par Elecam il y a deux ans en annonçant la nécessité d’une révision du Code électoral, la Plateforme est sortie de ses fonts baptismaux. Deux ans donc que Tomaïno Ndam Njoya, avec 7 partis politiques et non des moindres à l’exemple du Sdf, de l’Ums, du Pcrn, du Mrc, du Mp, de l’Usdp et l’Udc ; le groupe de travail des organisations de la société civile et les citoyens lambda, « ont saisi cette préoccupation d’Elecam au rebond. Et c’est pour cela que depuis deux ans nous nous sommes mis ai travail et avons fourni les propositions de modification du Code électoral ». De l’avis concordant des différents acteurs qui ont participé à ce conclave tant du côté de l’institution électorale et que dans les rangs de ses hôtes, il s’est agi d’un après-midi marathon cousu plus d’ententes que de divergences. Accompagné par une dizaine de ses collaborateurs dont la Direction générale des élections (Dge), Abrams Enow Egbe a mis rapidement ses invités en confiance en rappelant que « face aux problèmes qui ne relevaient pas de sa compétence, Elecam les transmettait très rapidement à qui de droit ». Rassurant !
En ce qui concerne la convergence des vues à la sortie de l’audience, le patron du conseil électoral a balayé du revers de la main la possibilité de quelque désaccord en indiquant que la rencontre n’est que la suite de ce qui se passe dans les plateformes au niveau régional. Quant à la porte-parole de la Plateforme, Tomaïno Ndam Njoya, elle a confié apprécier à sa juste valeur l’esprit qui a animé les différents acteurs au cours des travaux et toute la suite positive qui en découle. « Nous sommes venus animés par un esprit citoyen, démocrate, républicain parce que pour nous, c’est important de comprendre que le cadre de concertation qui était ouvert par Elecam depuis août 2023 en lançant la plateforme de concertation comme vous l’a dit le président du Conseil électoral, est certain. Le fait que le président dise que ce cadre doit être permanent, nous amène à dire que ce dialogue, cette concertation qui s’établit et qui s’inscrit désormais dans les habitudes d’Elecam et des acteurs que nous sommes est la voie la meilleure pour la paix durable, pour la cohésion sociale et surtout pour l’alternance démocratique, pacifique dont tous les Camerounais ont besoin aujourd’hui », a confié la présidente de la délégation de la plateforme qui souligne dans la foulée devant la presse que cette rencontre devait en principe se tenir le 28 décembre 2023.
Convergences et satisfécits
La plateforme est venue avec 14 points et un autre point qui s’est ajouté dans la salle, a-t-on appris du secrétariat permanent de la Plateforme, Koupit Adamou. « Ces points recensaient les différentes préoccupations qui étaient les nôtres et point par point, nous avons discuté avec le Conseil électoral, assisté de la Direction générale des élections (Dge) », a-t-il déclaré. Ces discussions, a-i-il poursuivi, ont été conduites à la lumière à la fois des dispositions de la loi électorale et des réalités du terrain. A la fin des échanges, de 12 h 20 mn à 16 heures, « personne n’a ressenti la fatigue parce que les sujets étaient aussi importants que sensibles ». Bien plus, il a souligné que « la Plateforme a eu des réponses et on s’est entendu. Il y a des consensus qui se sont dégagés sur au moins la majorité des différents points que nous avons abordés. Si on continue à travailler ainsi, à savoir une concertation respectueuse, franche et sincère, on irait vers les préparatifs des élections apaisées dans notre pays », a-t-il soupiré.
On apprend aussi que le Conseil électoral était « suffisamment réceptif, suffisamment respectueux de ce que les partis politiques apportent comme observations tout comme de l’autre côté, les leaders des partis politiques étaient suffisamment respectueux du Conseil ». C’est donc en toute convivialité que les débats ont porté sur les 15 points qui ont été recensés par la Plate-forme. Ils ont été examinés point par point et des solutions ont été trouvées à chacune des préoccupations. En attendant le communiqué final, on peut retenir entre autres, le problème de certains responsables d’Elecam qui se sont révélés être politiquement engagés et qui détruisent le sacré principe de la neutralité électorale de l’institution électorale ; le problème d’ouverture de la plate-forme permanente de concertation avec les partis politiques aux partis politiques qui ont des élus.
Au niveau régional, jusqu’ici, Elecam limitait la qualité de membre aux seuls partis qui dans la région concernée avait des élus. Or avec ce critère, il y aurait des régions où un seul parti devrait figurer dans cette plate-forme. « Nous avons donc proposé l’ouverture de cette plate-forme au niveau régional à chaque parti politique qui peut avoir un élu, quelque soit la localité où le parti dispose d’un élu. Lorsqu’on a un élu, on est capable de présenter un candidat à l’élection présidentielle et on doit donc être capable d’être représenté dans une plate-forme dans toutes les régions du pays. Elecam a apporté une réponse positive à cela ».
Il y a aussi des préoccupations importantes en ce qui concerne la disposition d’Elecam de mettre en œuvre les propositions qui se dégageraient des concertations dans le cadre de cette Plate-forme. « On l’a eu cet engagement, on l’a eu cette promesse, on a eu cette assurance-là. Sans être exhaustif, la plupart des points que nous avons évoqués ont trouvé des réponses satisfaisantes », confie Koupit Adamou. « Nous sommes fiers de cette initiative, enchaine-t-il avant d’ajouter que le président du Conseil l’a dit lui-même, de telles rencontres devraient se multiplier, et l’initiative pourra venir qui du Conseil électoral qui de la Plateforme comme ce fut le cas au cours de la rencontre de ce jour ».