Par Serge Aimé Bikoi
C’était au cours d’un atelier de consolidation et de validation technique du plan sectoriel du secteur femmes et familles organisé par Onu-femmes, une institution internationale spécialisée dans le traitement des problématiques féminines, ainsi que dans l’étude des questions de Genre, développement et empowerment féminin.
L’objectif général de cet atelier a consisté à contribuer à la finalisation de ce plan sectoriel. A cet objectif principal, se subordonnent des objectifs spécifiques non des moindres :
- Explorer le rapport d’analyse situationnelle du Vih dans le secteur femmes et famille
- Valider les hypothèses de planification stratégique et opérationnelle proposées par l’expert-consultant.
L’organisation d’un atelier de consolidation et de validation du plan sectoriel de riposte au Vih et au Sida du secteur femmes et famille à Ebolowa part d’un contexte déterminé. En effet, depuis l’apparition des premiers de cas de Sida au Cameroun en 1985, le gouvernement camerounais a fait de la lutte contre cette épidémie une priorité nationale. Cet engagement au plus haut niveau de l’État s’est matérialisé par la mise en œuvre des plans d’urgence de lutte contre le Vih et le Sida des années 90 et de trois plans stratégiques nationaux (2000-2005 et 2006-2010). Cette politique volontariste de la macro structure publique s’est faite avec le soutien des partenaires au développement et l’implication effective du secteur privé, de la société civile, des organisations confessionnelles et des Personnes vivant avec le Vih(Pvvih).
Durant trois jours, des experts chargés d’édifier les participants aux travaux ont focalisé leur attention sur la dernière étude d’envergure nationale Camphia 2017. D’après cette étude, “le Cameroun continue d’être en situation d’épidémie généralisée caractérisée par une prévalence majeure du Vih de 3,4% dans la population des 15-49 ans(Rapport préliminaire Camphia 2017)”. De plus, si entre 2004 et 2017, “la prévalence du Vih, chez les hommes, a baissé de moitié allant de 4,1 à 2%, la prévalence, chez les femmes, est passée de 6,8% en 2004 à 4,8% en 2017″, indique l’étude Camphia 2017.
Par ailleurs, cette recherche fait état de la féminisation de l’épidémie. Ceci se vérifie à l’aune des statistiques relayées par cette étude. “Comme en 2004, l’enquête Camphia 2017 a montré que chez les jeunes (15-19 ans) et (20-24ans), les filles sont, en moyenne, cinq fois plus infectées que les garçons”, mentionne l’étude. “Toutefois, conclut la présente enquête, la tranche d’âge la plus touchée, chez les femmes, est celle de 40-44ans avec une prévalence de 9,3% alors que chez les hommes, c’est la tranche 50-54 ans avec 7,5% et une distribution spatiale équivalente à celle observée en 2011”.
Relativement au cas des femmes enceintes, la récente enquête de surveillance sentinelle du Vih réalisée en 2016 a démontré que la prévalence du Vih, chez les femmes reçues au premier abord, est de 5,7%, soit une baisse de 2,1 points par rapport à 2012.
A l’issue de cet atelier, les experts sont parvenus à la validation du rapport d’analyse situationnelle du Vih dans le secteur femmes et famille, tout autant qu’à la confirmation des hypothèses de planification stratégique et opérationnelle proposées par le consultant Aussi les hypothèses de budgétisation ont-elles été validées.
