Accueil EnquêtesAfrique Excusif – Cameroun > Rive gauche du Noun: La légitimité et légalité des chefferies au cœur du débat

Excusif – Cameroun > Rive gauche du Noun: La légitimité et légalité des chefferies au cœur du débat

Les villages Bamiléké installés sur la rive gauche du Noun se réclament des grandes chefferies de la rive droite. Un problème pour le sultanat Bamoun.

Par panorama papers
0 commentaire 8,7K vues

Une enquête de Joseph OLINGA N.

«Le sultan-Roi des Bamoun (Feu S.M Ibrahim Mbombo Njoya) a déjà séjourné dans ma chefferie. Il y a sa chambre ici. Nous avons toujours entretenu de bons rapports. Il a contribué au paiement de ma scolarité quand jétais étudiant. C’est mon père. Je doute même quil soit au courant des exactions que certains commettent ici en son nom. Plusieurs fois, nous avons participé au Ngouon.»

C’est en ces termes que Dassi Fosse Tankam réagissait suite aux menaces brandis par certains dignitaires Bamoun, engagés à renier les chefs traditionnels Bamiléké sur la rive gauche du Noun. Il refuse de croire que le sultan Roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya ait cautionné de telles dérives. C’est le même sentiment qui habite son homologue de Tedjouonoun, encore appelé Bandjoun II. Kamegne indique être là pour pérenniser une option ancestrale, et non pour se faire de l’argent en vendant les terrains.

Autorité traditionnelle

Rappelons que le déclenchement des hostilités visant les populations originaires de lethnie bamiléké remonte au mois mars 2011. A la suite dune visite effectuée par le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun dans la zone, un certain Mefiré Soulé va reprendre le bâton de représentant du monarque de Foumban dans le coin. Sans passer par quatre chemins, celui-ci dénie lautorité des six chefs traditionnels de 3e degré bamiléké de la localité. Face à la résistance de ceux-ci, les agressions se multiplient : destructions des plantations et agressions physiques. Les différentes interventions des autorités administratives locales savèrent vaines.

La particularité de ces sept chefferies logées à la rive gauche du Noun est dêtre peuplée depuis plus de 80 ans, par des familles dont les membres sont originaires de lethnie bamiléké. Historiquement, certains affirment quen guise de récompense à ses alliés Bamiléké, l’ayant aidé à repousser une invasion peuhle, un sultan Bamoun avait invité les communautés desdits villages à venir occuper la rive gauche du Noun. Cest ainsi que naquirent respectivement la chefferie de Bafoussam II, de Bandjoun II, de Bamougoum II, de Bangou II, de Baméka II, de Batoufam et de Baham II.

Bien que géographiquement implantées dans le Noun, lesdites collectivités dépendent traditionnellement des chefferies souches, situées à la rive ou au-delà de la rive droite du Noun. Et non soumis à l’autorité du sultan comme les autres chefferies du Noun. Tout porte à croire donc que les racines dudit conflit tribal partiraient du non-respect dun pacte conclu avant l’indépendance du Cameroun.

Pour Inoussa Ngoupayou, ancien adjoint du défunt Sultan-Roi des Bamoun, les revendications des chefs «autonomes» de la rive gauche du Noun sont à relativiser. Selon les chefs des sept villages Bamiléké installés sur la rive gauche du Noun, leur légitimité repose sur un acte de propriété datant de lannée 1945.

«Un document justifié par le fait que beaucoup de nos villages sont installés sur la rive gauche du Noun depuis 1922.»

Une réalité qui, soutiennent les chefs Bamiléké de la rive gauche du Noun, leur donne le droit davoir des chefferies.

Titres fonciers

Au cur de cette guerre qui se déroule dans la région de l’Ouest-Cameroun, Inoussa Ngoupayou indique que

«Ce n’est pas la communauté qui pose problème. Ce sont ces individus qui se sont érigés en chefs de communauté. D’aucuns se sont fait installer en chef qualité de troisième degré. Ces titres ne les confèrent en rien le statut de propriétaire terrien.»

La même source souligne que

«Le sultan Roi des Bamoun a des chefs de communauté partout. Les chefs de communauté Bamoun à Douala, Ngaounderé, Bafoussam ne sont pas là-bas pour vendre des terres. Ils vivent paisiblement sur les terres acquis légalement. Mais ces chefs de communauté de la rive gauche du Noun, liquident les terres de la rive gauche du Noun. Croient-ils quon va les laisser faire ? Ici dans le département du Noun, comme partout ailleurs, tout le monde sinstalle. Il y a eu des communautés Haoussa, Bamiléké, Bassa et autres bien avant.»

L’ancien adjoint du défunt Sultan, Ibrahim Mbombo Njoya souligne que

«Il ny a aucun membre des communautés de la rive gauche du Noun qui dispose pour loger sa famille ou pour ses exploitations agricoles de plus de deux hectares de terrain. Tous ceux qui ont sont là-bas ont des petites parcelles de terrain. Ceux qui font problèmes ce sont ceux qui s’accaparent 50 voire 100 hectares de terrain. Nous allons faire annuler tous ces titres fonciers obtenus frauduleusement.»

Subscribe
Notify of
guest

0 Comments
Inline Feedbacks
View all comments

à Lire Aussi

About Us / QUI SOMMES NOUS

As its name suggests, Panorama papers is a general information site which covers most of the world’s news in broad terms. We also have a YouTube channel where you will find great interviews and other current videos. Panorama papers is a PANORAMA GROUP LLC product. We work with our own means (without sponsors), to provide you with free and credible information.

US CONTACT

  1. 13384 Marrywood Court, Milton, Georgia 30004, United States of America;
  2. Email:  info@panoramapapers.com
  3. Tel.: +17707561762, +17035012817 
  4. Africa Office BP. 35435 Yaoundé-Bastos, Cameroon (+237) 699460010

SILICON VALLEY 237 APPELEZ VITE

© Copyright 2022 – PANORAMA GROUP LLC  All rights reserved. Deasigned by Adama Fofere Namen

0
Cliquez pour commenterx
()
x