Par Léopold DASSI NDJIDJOU
C’est comme si tout était écrit à l’avance, même avant le départ du chairman Ni John Fru Ndi de ce monde, que le fils du pasteur prendrait le témoin en tant que le deuxième président du parti à la balance. Il y a d’abord l’attitude sereine du comité d’organisation de la Convention- en l’occurrence Donatuis Njong, son président ; Ali Adeline Lord Djomgang, le secrétaire générale du parti, entre autres- qui sans le dire ouvertement, laisse transparaître devant les journalistes une ambiance d’autosatisfaction du devoir bien accompli, sous le leadership du chairman par intérim qui n’est autre que Joshua Osih. De ce fait, on peut comprendre que les 27 et 28 octobre prochains, tout est huilé pour un engrainage sans aucun bruit.
En deuxième lieu, des deux autres candidatures enregistrées au secrétariat du parti, personne dans l’ordre dirigeant actuel n’est inquiet de qui que ce soit, au point où la secrétaire générale, sans sourciller qualifie un de ces deux prétendants de « jeune », sans toutefois jeter l’anathème sur lui, pour dire combien Joshua Osih est indéboulonnable de son piédestal de successeur de Ni John Fru Ndi. En réalité, on ne dira pas que JesterShewa et Ndengue Golden Zama sont des illustres inconnus pour prétendre inquiéter « le préféré », « l’enfant chouchouté du chairman », en quoi que ce soit. Ils vont bonnement l’accompagner, incommensurablement distancés jusqu’à la ligne d’arrivée, où le natif du Sud-Ouest du Cameroun va lever les bras de la victoire sans couler la moindre goutte de sueur. Ce sera comme qui le dira, les formalités ce 28 octobre où les plus de 2000 congressistes acclameront à tout rompre celui sur qui le Chairman avait jeté son dévolu avant de s’en aller. De ce fait, Joshua Osih ne triche pas, il est dans la dynamique des choses, car en politique la traîtrise ne pardonne pas.
La trahison, la rupture de la fidélité ! Qu’importe ce que fait le leader, il y a évidemment des moyens plus orthodoxes de lui signifier son mécontentement, de savoir respecter le pouvoir qui est le sien. Joshua Osih l’a fait, ses adversaires directs aujourd’hui exclus du parti, ne l’ont pas entendu de cette oreille et paient le lourd tribut du bannissement, loin de l’appareillage du pouvoir qu’incarne la machine Sdf. C’est pourquoi au cours de la conférence de presse, le nom de Jean Michel Nintcheu revenait sans cesse, les journalistes se demandant s’il n’était pas possible de le réhabiliter pour qu’il y ait un véritable duel le 28 octobre. Peine perdue, a répondu avec une once de cynisme la secrétaire du parti, Me Adeline Lord Djomgang. Il faudra que « ces camardes qui se sont auto exclus selon les termes de nos statuts écrivent à la Convention. Et s’ils ne le savent pas, dites-leur d’écrire au secrétaire générale que je suis ». Fin de la messe ! En quelques mots, voici donc comment on expédie à la poubelle le désir tant nourri par l’opinionde voir les deux anciens amis- camarades du parti, députés à l’Assemblée nationale pour le compte du département du Wouri, autrefois fils bien aimés du chairman- se battre à la régulière pour le perchoir du Sdf.
A coup sûr, dans les autres formations politiques, à défaut de tirer de riches enseignements de la donne dans la maison du chairman, on rit sous cape, rasant hypocritement les murs, se laissant aller à un à-plat-ventrisme dégoûtant, pour séduire ou flatter l’égo du leader, qui le plus souvent n’en est pas dupe. Rendez-vous est donc pris à ce 10ème congrès ordinaire du Sdf où les invités venant de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, viendront habiller Joshua de sa tunique de nouveau leader. Sur un plan géopolitique local, le seul parti anglophone d’envergure national, a décidé de passer le témoin à autre fils anglophone ! Après le Nord-Ouest, voici donc l’ère du Sud-Ouest avec Joshua Osih, toujours convaincu avec ses camarades de faire du Cameroun un Etat fédéral. 2025 ou avant leur offrent l’opportunité de mettre les