Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Joseph Beti Assomo a ouvert le bal de son périple par Mokolo dans l’Extrême-Nord, à la frontière nigériane. C’est de toute évidence pour prendre le pouls de la situation menacée par les exactions de Boko Haram qui franchissent la frontière et sèment le chao en territoire national. Il n’y a pas longtemps, les populations de Tourou dans la commune de Mokolo, excédées par les raids meurtriers dans leur contrée, ont manifesté leur mécontentement, appelant le gouvernement de voler à leur secours pour juguler le mal. En mettant le cap sur le département de Mayo-Sava, on comprend que cette étape cible avant tout à redéployer le dispositif sécuritaire contre les terroristes islamistes.
Après l’extrême-Nord, le Mindef a atterri à Garoua dans l’après-midi pour une réunion de sécurité au poste de commandement de la 3ème Région interarmées (Pc 3ème Rmia). Ici encore, la situation sécuritaire n’est pas du tout repos car les enlèvements ont repris le poil de la bête dans la contrée. Le phénomène de prise d’otages avec demande de rançon a repris par exemple dans l’arrondissement de Touboro. Les 17 et 18 juin derniers, selon des sources concordantes, 19 personnes en ont fait les frais, dont 6 à Golombali, 8 à Baoudi et une à Laoudjongué et 4 autres personnes dans d’autres localités. Toujours selon ces sources, les assaillants sont entrés en contact avec les familles et ont exigé des rançons d’un montant allant d’un à 6 millions par otage. Ce vendredi 24 juin 2022, le Mindef s’envole pour Ngaoundéré où en matinée il va tenir une réunion de sécurité au gouvernorat avant de rendre visite dans l’après-midi aux recrues du contingent 2022 en formation au Centre d’instruction des Forces armées nationales (Cifan) de Ngaoundéré.
Cette région est aussi en proie à une nouvelle forme d’insécurité. A Belel en l’occurence, à une centaine de km de Ngaoundéré, toujours dans le département de la Vina, un individu non identifié a fait feu sur 10 personnes et a atteint mortellement 8 personnes dont 7 sont décédées sur le champ, avant de fondre dans la nature. Cette situation préoccupe au plus haut point les autorités sécuritaires. Comme on le voit, Joseph Beti Assomo aura du pain sur la planche au cours de son périple. Il reste maintenant à concocter des brioches à l’appétit douloureux pour tous les entrepreneurs de l’insécurité sous toutes ses formes.