Par Arlette Akoumou Nga
L’une des résolutions des travaux, constate en effet sur la base du célèbre article 8(2) du parti, l’auto -exclusion de tous les membres du Groupe dit « G 27 », crée à Mbouda il y a quelques mois. Ce groupe avait pour objectif selon ses propres termes, « de mettre la pression en interne pour un retour aux fondamentaux du Sdf dans le strict respect de ses statuts. »
Parmi les membres du G 27, figurent : le député Jean Michel Nitcheu ; le sénateur Emilia Nkeze Kalebong ; l’ancien Vice-Président du Sénat et 02ème Vice-Président du parti , Paul Tchatchouang ; l’ancien Président du groupe parlementaire du Sdf au Sénat et ancien Secrétaire Général du parti, Jean Tsomelou ; l’ancien Président du groupe parlementaire du parti à l’Assemblée Nationale, Nji Tumassang ; les anciens députés Evariste Fopoussi, Emmanuel Ypyo, Awudu Baya ou encore les anciens sénateurs Etienne Sonkin et Aboubakar Siroma ; ainsi que de nombreux autres élus et anciens élus au niveau national et à l’intérieur du Sdf.
Ce sont au total 34 cadres qui ont été exclus du parti de la balance à l’issue des travaux de son dernier NEC. Jamais cette formation politique n’avait mis à l’écart autant de militants, qui plus est de hauts cadres, en seul jour depuis sa création le 26 mai 1990 à Bamenda.
Ces exclusions constituent un nouveau développement de la crise interne qui secoue le Sdf depuis l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. Le porte- flambeau de la formation politique, le député Joshua Osih par ailleurs, Premier Vice-Président national du Sdf, n’est arrivé qu’en 04ème position à cette élection avec moins de 05% de voix, le pire résultat d’un candidat de ce parti à une présidentielle en quatre participations.
Depuis, il y avait clairement au moins deux courants de pensée sur la façon de s’opposer au pouvoir en place qui avaient cours au sein du Sdf.
LIRE AUSSI:
D’un côté, certains avec comme tête de file, Joshua Osih, soutenaient l’option d’une opposition modérée vis-à-vis du régime du Président Biya, tandis que d’autres, amenés par Jean Michel Nitcheu, militaient pour une opposition radicale à l’égard du pouvoir, comme lors des premières heures du Sdf.
L’approche de la convention ou du congrès électif du Sdf finalement fixé aux 28,29 et 30 juillet 2023 à Yaoundé a accentué les rivalités entre les deux tendances, surtout après l’annonce par le charismatique et inamovible Leader du parti depuis sa création, John Fru Ndi, de sa volonté de prendre sa retraite politique à l’issue de ce congrès..
L’assignation de ce dernier devant les tribunaux par les membres du G 27 pour faire annuler certaines décisions récemment prises par le Nec ,ou celles qu’il a personnellement prises nommant par exemple les membres du « Shadow Cabinet »,le Gouvernement de l’ombre du Sdf, en plus du boycott par les membres de ce groupe des assises du Nec du 25 févier 2023,ont précipité la décision d’exclusion de ces derniers des rangs du Sdf.
Cependant, en agissant ainsi sans attendre que les délégués au futur congrès tranchent relativement à la crise qui mine le parti, l’actuel leadership du Sdf peut être accusé d’avoir posé un acte d’antijeu démocratique.
Cela pourrait en outre conduire à la multiplication des procédures en justice, car il ne faudrait pas s’attendre à ceux que les personnes exclues acceptent facilement leurs sanctions.
Globalement, cette situation affaiblit davantage le parti qui a été le principal de l’opposition au Cameroun pendant une trentaine d’année et qui ne semble plus être aujourd’hui, que l’ombre de lui-même.