Par Pierre Laverdure OMBANG
Selon un communiqué publié ce 7 juillet par le président du conseil d’administration, Ndoh Bertha née Bakata, la Société nationale de raffinage (Sonara), affiche un résultat net positif après impôts de 78,9 milliards de Fcfa en 2021. Un bénéfice qui selon des analyste contraste avec les pertes enregistrées en 2019 et 2020 qui sont respectivement de 107,3 milliards et 10 milliards de Fcfa, selon les données de la Commission technique de réhabilitation (CTR) des entreprises du secteur public et parapublic du ministère des Finances.
Une performance qui reste encore un peu floue. Mais à l’observation pour les analystes :
“elle serait la conséquence des mesures mises en place par l’Etat (actionnaire majoritaire avec 96% des parts) en 2020, pour permettre la restructuration de la dette de la Sonara. Certaine de ces mesures devraient en effet permettre à la société publique d’augmenter ses marges.”
Déjà il faut rappeler pour préciser que la Sonara a gagné l’année dernière près de 25 milliards de Fcfa comme importateur de carburants et près de 95 milliards au titre du « soutien à la raffinerie », soit en tout près de 120 milliards de Fcfa.
” En soustrayant de cette somme, les charges sociales, financières (qui ont été lissées notamment avec la restructuration de la dette due aux banques et voire aux traders) et fiscales, il est possible que la Sonara ait pu dégager un bénéfice de 78,9 milliards de FCFA en 2021.”
selon le journaliste Aboudi Otou
Comment comprendre ce saut qualitatif ?
Un ensemble de suggestions faites et appliquées peuvent être à la base du résultat obtenu , rappelons que un ensemble de solutions avait été proposé pour relancer la structure qu’on. annonçait déjà au bord de la faillite . A savoir « l’ajustement des effectifs en fonction des nouvelles activités de la Sonara, en vue de la réduction de ses charges d’exploitation ; la recapitalisation de la Sonara, à travers la cession partielle des actions de l’État à ses démembrements et/ou aux privés ; l’élaboration d’une structure des prix des produits pétroliers, qui intègre une ligne de “soutien à la raffinerie” assurant une marge minimale de 47,88Fcfa/L tous produits confondus ».
En outre, selon l’organisme en charge de la réhabilitation des entreprises publiques, pour la voie de sauvetage de la sonara proposait entre autres « la finalisation de la restructuration de sa dette ; et l’ouverture à la Beac nationale d’un compte spécial destiné à recevoir les recettes générées par ce poste “’soutien à la raffinerie”’, avec pour principal objet le paiement des charges liées au remboursement des dettes contractées auprès de ses partenaires et investisseurs financiers, notamment les établissements de crédit locaux, ainsi que les fournisseurs de pétrole brut et des produits pétroliers finis ».
En dehors de ce plan de sauvetage de la Sonara, le gouvernement camerounais avait pris l’engagement de reconstruire cette raffinerie, pour un coût estimé à 250 milliards de FCFA. Les 78,9 milliards de FCFA de bénéfice, obtenus en 2021, est en effet l’application strictes des recommandations faites par la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic du ministère des Finances .
Mais aussi selon les journalistes Aboudi Otou et Sylvain Andzongo:
“Il s’agit de l’octroi au raffineur public de la couverture de 80% des importations des produits pétroliers avec une marge fixe de 16 FCFA par litre et l’élaboration d’une nouvelle structure des prix des produits pétroliers intégrant une ligne « soutien à la raffinerie », afin d’assurer à l’entreprise une marge supplémentaire minimale de 47,88 FCFA par litre en vue de couvrir ses charges.”