Par René Mbarga
Ces dernières heures, au moins trois journalistes et des leaders d’opinion sont sous le coup des menaces, émanant du pouvoir de Yaoundé ou de ses affidés. Il s’agit de: Jean François Channon Directeur de publication du quotidien Le messager (gardé à vue puis libéré), de Barlev Sismondi Bitjocka responsable de Ris FM, une radio urbaine basée à Yaoundé et de Martinez Zogo dont l’enlèvement défraie en ce moment la chronique mondaine.
Il y a également Jacques Blaise Mvié, porté disparu et donc la famille et les animaux domestiques auraient été attaqués. Dans la ligne de mire de ces mêmes personnes, des sources citent Haman Mana, Directeur de publication du quotidien le Jour, entre autres. Un spécialiste aurait été recruté et payé très cher pour l’éliminer.
Au rang des leaders d’opinion, la romancière Calixthe Beyala n’est guère épargnée. Auteure de nombreuses publications au vitriol mettant en cause la gabegie et les détournements massifs de deniers publics qui ont cours sous Paul Biya. La lauréate du Prix du roman de l’Académie Française est menacée d’arrestation par Paul Atanga Nji le ministre camerounais de l’administration territoriale, qui l’accuse de subversion.
“Si elle remet les pieds au Cameroun, je l’arrête aussitôt”
aurait susurré le membre du gouvernement.
En rétorsion, la concernée qui n’a pas sa langue dans la poche, lui a donné rendez-vous en février, c’est à dire dans quelques jours.
Ébranlé par moult scandales financiers, miné de l’intérieur par des guerres intestines, le régime du renouveau est incontestablement aux abois.
“Pour se tirer d’affaires face à la colère qui gronde dans la rue (Inflation, chômage endémique des jeunes), au risque d’embrasement et aux velléités de l’armée à opérer un coup d’état militaire ; l’option du musèlement des journalistes et autres leaders d’opinion est plus que jamais d’actualité”.
lâche un observateur.
“Après Jean François Channon, Barlev Sismondi Bitjocka, Martinez Zogo ou encore Calixthe Beyala ; les voix dissidentes telles que Haman Mana Directeur de publication du quotidien Le Jour et assurément l’essayiste Jean Bruno Tagne, seraient donc également dans le viseur du pouvoir”
tranche notre interlocuteur.