Par Boris Ngounou
Selon des sources familiales, Suzanne Kala Lobe, la célèbre journaliste, a rendu l’âme tôt jeudi matin à l’hôpital militaire de Bonanjo dans la métropole économique, Douala.
Âgée de 71 ans, elle laisse derrière elle un héritage médiatique inestimable.
C’était une flamme inextinguible, illuminant les recoins sombres des abus de pouvoir, de la corruption et des injustices qui gangrènent la société camerounaise.
Sa voix, telle une lueur implacable, perçait l’obscurité, révélant des vérités parfois dérangeantes mais nécessaires.
Sa critique acerbe du régime de Yaoundé lui a valu des pressions et des menaces, mais elle n’avait jamais cédé à l’intimidation.
Pour Suzanne Kala Lobe, le journalisme était un sacerdoce, un engagement à servir la vérité et à défendre les droits des citoyens.
La nouvelle de son décès a suscité une vague d’émotion et d’hommages sur les réseaux sociaux.
De nombreux internautes ont salué sa mémoire, rappelant son courage, son intégrité et son dévouement à la cause journalistique.
Sa carrière, débutée en 1992, est le fruit d’une inspiration familiale profonde. Elle suit en effet les traces de son père, Iwiyè Kala-Lobè, lui-même journaliste et co-fondateur de la prestigieuse revue Présence africaine.
Partout, elle laissera sa marque, et son image sera portée au pinacle grâce à sa collaboration avec le groupe Équinoxe Tv, comme consultante du talkshow dominical «Droit de réponse», où elle s’illustre avec le verbe haut, le ton apaisé mais sans concession.
Dotée d’une solide formation universitaire (doctorat en linguistique, MBA en management culturel, DEA en science politique), Suzanne Kala Lobe était une intellectuelle engagée.
La disparue a publié plusieurs ouvrages, dont «Les Chroniques sous le manguier» et «Supermarket».
Son engagement politique, quant à lui, s’est notamment manifesté par son adhésion à l’Union des populations du Cameroun (UPC).
La reconnaissance de son expertise et de son intégrité professionnelle a culminé avec sa nomination, le 23 février 2013, comme membre du Conseil national de la communication (CNC) par décret du président Paul Biya.
Cette promotion soulignait également l’importance de sa contribution au développement des médias dans son pays : dotée d’une polyvalence et d’une adaptabilité remarquables, elle occupait, parallèlement, le poste de chargée de communication à la direction générale de l’entreprise Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam).