Par Léopold DASSI NDJIDJOU
L’équipe du ministère de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) était à Foumban sur une sorte de dernière ligne droite, du 9 au 13 janvier derniers, pour examiner si la cité remplissait les critères d’éligibilité à la signature du Contrat de ville. Si cela a été un acquis pour la ville, il n’en demeure pas moins vrai que le chemin parcouru pendant deux ans, n’a pas été un long fleuve tranquille.
Celle qui confie volontiers que lorsqu’elle parle de Foumban, elle pense au Syndicat des communes du Noun, a si bien exprimé au nom des trois maires dont les cités sont retenues, la reconnaissance d’un dénouement heureux à travers des péripéties nombreuses.
« Permettez-nous Madame le ministre de vous remercier, pour avoir cru en Belel, Mouanko et Foumban ; pour l’investissement que vous nous accordez, aboutissement d’un travail laborieux, méthodique entre vos services compétents et les nôtres qui, pendant plus de deux ans se sont mis ensemble, sous la houlette de votre dynamique engagement éclairé ».
admet-elle reconnaissante.
Elle a poursuivi en indiquant que les trois communes sont passées par les mailles exigeantes du processus de la planification : prévoir, observer, évaluer, communiquer et monter les projets, prendre en compte le contexte dans un tout : le territoire, les populations, les enjeux économiques, sociaux culturels, énergétiques et environnementaux, sportifs et bien d’autres.
« Nous avons expérimentés la pression du respect des délais et nous sommes enrichis d’un savoir-faire et d’être nécessaires, face à nos challenges quotidiens ».
ajoute-t-elle sous les ovations de l’assistance.
Dans la foulée, elle a indiqué que c’est grâce à une méthodologie de travail ciblée, déclinée en domaines d’investissement, d’entretien des ouvrages et d’amélioration de la gestion municipale, désormais, les maires peuvent affirmé qu’ils ont un cap.
« Nous avons une banque de projets maturés, nous ne pouvons commencer que par les priorités ».
a-t-elle lancé pour terminer.
Le contrat de ville, faut-il le rappeler, suit un triple programme qui endosse le développement suivi de la cité. Il y a le programme de Cadre d’investissement qui englobe l’ensemble des activités liées aux travaux d’infrastructures assorti des financements nécessaires. Le Programme Cadre d’entretien des ouvrages qui décrit la nature des activités visant la pérennisation des ouvrages, ainsi que les financements y afférents. Le Programme d’amélioration de la gestion municipale qui comprend les engagements relatifs à toutes les actions de renforcement des capacités de la Commune, dont en particulier celles visant l’amélioration de la maîtrise d’ouvrage de la gouvernance locale.
Foumban est bancable
Dans le document alléchant présenté par la présidente du Syndicat des communes du Noun, on a eu à admirer le Centre de Foumban dans une vue aérienne et surtout l’ancienne ville, le cœur de la ville qui doit subir une cure de jouvence avec la signature de ce contrat. En dehors de Foumban, on a pu contempler la splendeur de Koutaba et ses environs, en l’occurrence le mont Bapit. In extenso, Foumban a été présentée comme un milieu naturel marquée par la présence accrue des zones de pente, une démographie dominée par les populations Bamoun, une économie fortement tournée vers l’artisanat et l’agriculture. Elle a également parlé des équipements sociaux de base tels que les hôpitaux, les écoles, dont la satisfaction est loin d’être un acquis. En ce qui concerne la voirie, elle est diffuse avec un linéaire bitumé mais très réduit. Avec une population de près de 250.000 personnes, Foumban totalise environ 2% de voirie bitumée. L’habitat est très diversifié et un foncier très disparate. L’environnement quant à lui est caractérisé par une carence en gestion des déchets.
Au menu des projets d’investissement 2021-2023 en cours, on peut retenir entre autres : la construction de 20 salles de classes dans 10 écoles avec forage ; la construction de la gare routière qui est lancée ; la réhabilitation de l’ancienne Régie ; l’aménagement du Lac municipal de Foumban ; l’aménagement de l’ancienne mairie en Maison de la culture ; l’écran géant sur la Place de la République ; les lampadaires solaires tout le long de l’axe principale de la ville ; le Projet structurant dont la première phase est déjà achevée. Le programme entretiens des ouvrages tient aussi à cœur le maire de Foumban.
Ainsi, la gestion des ordures ménagères est entrée dans une phase pilote dans la ville avec une gestion plus efficience. Ceci n’est possible qu’avec la participation de la population à travers les associations, l’acquisition du matériel à l’exemple des tricycles. En ce qui concerne la gestion de l’environnement, Foumban a mis sur pied une pépinière municipale qui est indispensable pour les reboisements et le verger. Quant à l’Amélioration de la gestion municipale, la mairie a mis en place un organigramme plus adapté, une digitalisation des services avec la mise sur pied d’une page Web. Toujours au chapitre de cette amélioration de la gestion municipale, il y a la création des établissements publics à caractère technique (l’agence d’urbanisme bureau d’étude de Foumban, la gestion des déchets, la gare routière) et à caractère culturel à l’exemple de la maison de la culture.
