Cameroun > Système électoral : L’inévitable réforme
Il y n a quelques jours, la Présidente Nationale de l’Union Démocratique du Cameroun (Udc), Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, au nom des sept (07) partis politiques signataires d’un communiqué conjoint le 31 mars 2021, dans lequel ils annonçaient avoir « décidé de travailler ensemble dans un cadre républicain inclusif, avec toutes les partes prenantes du jeu démocratique, afin de mettre en place un système électoral nouveau ou amendé pour la stabilité et la prospérité » du Cameroun, a annoncé le report du 15 au 20 avril 2021 du délai accordé aux autres partis politiques, organisations ou personnalités de la société civile désireux de participer à la dynamique enclenchée, pour se manifester notamment à travers des contributions au Secrétariat Technique mis en place à cet effet.
Les auteurs de l’initiative justifient ce délai supplémentaire par l’engouement que leur projet suscite au près de nombreuses personnalités et organisations, qui pour certaines, ont réclamé plus de temps. Une quarantaine de contributions émanant des organisations et des personnalités de la société civile installées au Cameroun et à l’étranger sont déjà parvenues au Secrétariat Technique. On note par ailleurs qu’en dehors des sept (07) formations politiques au rang desquelles les plus représentatives au sein de l’opposition, signataires du communiqué du 31 mars 2021 que sont : le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc),le Social Democratic Front (Sdf),le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Prcn),l’Union Démocratique du Cameroun (Udc),l’Union des Mouvements Socialistes (Ums) , le Mouvement Progressiste (MP) et l’United Socialist Democratic Party (Usdp) ; se sont déjà ajoutés, l’offre Orange ,le People Action Party (Pap),le Mouvement Démocratique de Conscience Nationale (Modecna) et le Rassemblement pour le Développement et la Défense de la République du Cameroun (Rddrc).
Pour l’heure, aucune formation ne politique de la majorité présidentielle y compris celles qui appellent souvent à une révision au moins du code électoral n’a rejoint le projet en cours. Ce qui peut être perçu comme une méfiance, ou au mieux, comme un doute, partagé d’ailleurs par certains observateurs de la scène politique nationale, relativement à un aboutissement heureux de la nouvelle initiative.
Car on n’en est pas à la première tentative de regroupement des forces politiques de l’opposition au tour d’un projet commun au Cameroun. Dans le passé, toutes les initiatives de même nature ont fait long feux à la fin ; et ce, en dépit des engagements pris et des bonnes intentions proclamées au départ par les uns et les autres.
Cependant si avant la plupart des coalitions des forces politiques de l’opposition étaient davantage des tentatives d’alliances électorales, avec généralement pour finalité de désigner et soutenir un candidat unique à l’élection présidentielle qui se déroule au scrutin majoritaire à un tour, l’initiative du 31 mars 2021, met davantage l’accent sur une question technique : le cadre normatif des élections, qui doit à terme permettre à chaque parti politique de mesurer ses forces sur le terrain. Pour que le projet de réforme du système électoral aboutisse, ou pour faire bouger les lignes, il va falloir pour les demandeurs, convaincre l’actuelle majorité qui contrôle largement les deux chambres du Parlement.

Un intense travail de lobbying et à défaut, la création d’un rapport de force politique devra suivre une fois les travaux du Secrétariat Technique validés par des leaders des formations politiques, personnalités et organisations de la société civile, parties prenantes. Dans le passé, le pouvoir a été amené à faire des concessions à l’opposition à plusieurs occasions sur des questions électorales.
Au sein même du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais(Rdpc) au pouvoir, des militants, comme le Sultan Roi des Bamoun, le Sénateur Ibrahim Mbombo Njoya, par ailleurs membre du Bureau Politique, sont favorables à une réforme du système électoral, tout comme des partenaires au développement, des pays amis et des organisations internationales dont le Cameroun est membre. Cette conjoncture ou ce vent qui semble favorable peut pousser les acteurs du jeu politique local à s’accorder sur un minimum de règles avant l’organisation des prochaines échéances électorales. Car il faut bien que les élections constituent un facteur de pacification des rapports sociaux et non une source de crises et de conflits au Cameroun.
Eric Boniface Tchouakeu
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