Par Guy Ndinga
Le président Célestin Tawamba soupçonné de manœuvrer à travers cette initiative pour rester le patron des patrons plus longtemps que prévu.
Après la signature du traité de fusion-création entre le président du Gicam (Groupement inter-patronal du Cameroun), Célestin Tawamba, et son homologue d’Entreprises du Cameroun (Ecam) Protais Ayangma le 5 Avril 2023 à Douala, des grincements de dents sont entendus. D’importants membres du Gicam qui n’ont pas souhaité dévoiler leur identité désapprouvent l’acte posé à l’hôtel Krystal Palace. Il estiment que c’est un stratagème du président du Gicam destiné à lui permettre de prolonger on bail à la tête de la plus grande organisation patronale du Cameroun. Faut-il le rappeler son deuxième et ultime mandat s’achève au mois de Décembre 2023.
Le Gicam compte à ce jour plus de 1000 membres, 27 association et est le premier contributeur aux recettes fiscales de l’Etat. Selon des indiscrétions glanées dans les rangs des mécontents, l’opération du 5 Avril a été menée en catimini. Le projet n’aurait pas été soumis à l’appréciation de tous les adhérents. « Les membres du Gicam n’ont jamais été informés en amont de ce projet de fusion-création d’une nouvelle organisation patronale à la suite de la dissolution du Gicam et d’Ecam. Ce projet n’a pas été soumis à un véritable débat au sein du Groupement. Ce qui est un mépris grave à l’égard de l’assemble des membres du Groupement », apprend-on d’un patron du secteur de l’industrie métallurgique. « Le Gicam a de gros acquis à préserver et l’on ne saurait se permettre de les balayer d’un revers sans la consultation de tous les membres. Ce qui n’a pas été fait », poursuit l’industriel.
« Une fusion-absorption est préférable à la fusion-création. Les deux organisations patronales n’ayant pas le même poids, comment comprendre qu’au lieu de pencher pour l’absorption d’Ecam par le Gicam, l’on priorise finalement plutôt une fusion-création ? Il y a donc certainement anguille sous roche La fusion-absorption est pourtant plus conforme à l’objectif que s’était fixé l’actuel président du Gicam lors de son élection le 29 juin 2017. Il s’était, l’on s’en souvient, engagé à ne ménager aucun effort pour réunir tous les patrons au sein de la maison commune qu’est le Gicam. Visiblement, il ne compte plus tenir la promesse faite maux membres du Groupement », commente un autre patron en colère.
Célestin Tawamba est soupçonné de manœuvrer de cette façon pour…Durer. « Puisqu’il a l’avantage d’ouvrir la porte à son maintien à la tête du patronat. Lui, dont le mandat expire d’ici décembre 2023. C’est tout simplement une tentative de hold-up », fait savoir un grand patron, membre du Groupement depuis trente ans. Les statuts de l’entité qui fonctionnera dès le 1er janvier 2024, après une période transitoire de six mois, pourraient être taillés à la mesure du « big boss ».