Avec Raoul Simplice Minlo
Dans un style journalistique qui vous donne l’illusion filmique, il nous fait vivre, donne à voir, la détermination qui anime un homme, décidé à obtenir ce qu’il convoite, en se donnant les moyens pour atteindre ses objectifs. Comme quoi,” qui veut, peut”.
Jean Bruno Tagne n’hésite pas au passage, entre deux anecdotes, à loger quelques balles à tous ceux qui lui ont, à un moment donné, jeté l’anathème…Le système se prend quelques pruneaux à chaque fois que l’occasion se présente.
Ce qui m’a le plus touché dans ce récit de “L’Arnaque”, c’est l’histoire de Liliane Mbog Binyet, que je connais, pour avoir travaillé quelque fois avec elle.
Alors qu’elle se donne à fond dans la charge qui est la sienne, alors qu’elle croit s’être surpassée pour avoir la confiance de sa hiérarchie à travers ce qu’elle sait faire, alors qu’elle croit avoir réussi son pari, comme récompense, elle sera proprement virée. Elle va alors subir par la suite, l’hubris déchaînée de son patron qui conduira la pauvre dans les mailles de la justice. Elle pensait trouver une oreille attentive auprès d’une aînée. Hélas, celle-ci, pathétiquement cynique, lui demandera d’accepter les accusations portées contre elle. Car, si son patron l’accuse d’avoir détourner des fonds, elle a l’obligation d’accepter cette accusation. Car, elle ne représente rien face à son puissant patron, lui dit cette “grande soeur”.
Son père nonagénaire sera tiré de sa retraite pour venir au secours de sa fille en difficulté. Et ce message de sa génitrice gravement malade, qui lui envoie une Bible, tout en demandant à sa fille de ne pas pleurer.
Sûrement touché par le plaidoyer du père de Liliane, le juge en charge de l’affaire décidera qu’elle comparaîtra libre…