Avec Siméon Roland Ekodo Mveng, politologue
Ne pouvoir pas battre la Guinée en infériorité numérique et proposer un dispositif aussi hasardeux est une insulte à la mémoire de tout le mouvement sportif camerounais et même des intelligences que regorge le pays. Ce d’autant plus qu’il est dans un bis repetita de la dernière coupe du monde au Qatar où il nous a gâché les deux premiers matchs de poule en faisant des expériences alambiquées. Personne ne me convaincra que le problème du Cameroun n’est pas mystique et satanique. À dire que certains s’y complaisent dans la médiocrité et l’humiliation du drapeau.
Quels sont les critères de responsabilisation à la tête des organisations sportives et des institutions publiques si ce ne sont des petits arrangements de copains et des recrutements ésotériques et ethniques ?
Voilà pourquoi on va retourner la question de la crise de gestion dans tous les sens et comme on veut; mais on arrivera toujours à la question le Cameroun est-il vraiment gouverné ? Pour ma part non.
Quel est l’arbitre central de la mauvaise gestion de la sélection et des autres secteurs en panne systémique comme l’eau,l’électricité,l’absence d’emplois, la dégradation des mœurs, l’enclavement des routes ? Personne. On laisse tout pourrir, les gens émargent, touchent des prébendes, simulent un faux dynamisme devant les médias….
Voilà pourquoi je suis de ceux qui pensent que seul un militaire de la dimension de Sankara, ou un premier ministre ayant la poigne peuvent présider aux destinées du Cameroun. Autrement ce sont des tasses continues de déculottées… Et laissez-moi vous dire, on peut bien se tromper dans la vie ou échouer mais est-ce qu’on écoute au moins les avis éclairés? Est-ce qu’on repart sur un bon pied avec de meilleures décisions et une détermination à performer ? L’équipe du Cameroun ne peut pas toujours être la plus décousue, celle qui fait scandale dans les compétitions, celle dont le recrutement prête à confusion et où les alignements de joueurs ouvrent à des boulevards de controverses. Vous verrez rarement un onze entrant du Brésil ou de la France diviser l’opinion. Parce l’objectivité et le mérite sont au-dessus des considérations ethniques, partisanes et sectaro-clientélistes.