Par Éric Boniface Tchouakeu
Dans une précédente correspondance adressée le 10 octobre 2022 à Joseph Dion Ngute, les mêmes organisations ont porté à l’attention de ce dernier, « la recrudescence des tracasseries » sur les axes routiers du Cameroun. Elles ont à l’occasion, déploré « l’onction de certaines autorités administratives dans la commission des abus et autres maltraitances » sur les transporteurs
Ces organisations socioprofessionnelles avaient fait état à titre d’illustration de la région du Nord, où selon elles, des agents publics véreux tirent profit « d’extorsions et autres prélèvements indus » sur le dos des transporteurs.
C’est dans ce contexte qu’est intervenue une note d’information du Ministre des Travaux publics portant sur la protection du patrimoine routier, qui d’après les organisations socioprofessionnelles des travailleurs des transports routiers du Cameroun, rendrait vulnérable à la répression, non seulement les agents des stations de pesage, mais aussi celle des gendarmes routiers.
Le 02 décembre 2022, le Ministre Emmanuel Nganou Djoumessi a organisé une réunion de concertation avec les principaux concernés afin d’aplanir les divergences.
S’agissant par exemple des contrôles hors gabarit, le Ministre des Travaux publics a déclaré que désormais, « ils s’effectuent exclusivement au niveau des stations de pesage routier où les différentes administrations sont représentées. » Les forces de maintien de l’ordre et particulièrement les gendarmes du peloton routier, qui selon les transporteurs s’autorisaient des contrôles fantaisistes, n’ont théoriquement plus le droit de le faire.
Il a également décidé au cours de la concertation, que des véhicules qui seraient sous le coup des sanctions nées des contrôles des gabarits doivent être libérés.
Mais les organisations socioprofessionnelles des travailleurs des transports routiers du Cameroun n’ont pas formellement renoncé à leur menace de grève qui pourrait intervenir le 09 décembre 2022. Les concertations se poursuivent encore cependant entre ces organisations et les autorités.
Globalement, cet autre épisode met en exergue d’autres formes de corruption qui perdurent à travers des mauvaises pratiques érigées en « normes » dans le secteur des transports au Cameroun.
Dans ce secteur d’activité, on a l’impression que chaque agent public chargé de délivrer un document, de faire un contrôle ou d’exécuter la moindre tâche, doit en plus de l’Etat, être rémunéré de manière privée par l’usager, généralement le transporteur, pour qui ou contre qui le travail est effectué.
La quasi-totalité des techniques de corruption dans le secteur des transports ont déjà été portées à la connaissances des pouvoirs publics,

notamment au cours des rencontres organisées par la Commission Nationale Anti-Corruption sur le sujet.
Il suffit donc aujourd’hui pour les autorités, d’avoir une réelle volonté, puis d’agir pour à défaut de l’éradiquer, réduire ce phénomène qui coute cher à l’Etat et aux populations.