Par Sandra Embollo
Ils ont causé ce lundi 11 juillet 2022, une grève pour s’opposer à ce qu’ils ont défini comme un complot des autorités contre leur activité. Plusieurs habitants de la ville de Bafoussam ont été contraints ce lundi 11 juillet 2022, d’effectuer des longues distances à pied.
Le secteur du transport urbain dans le chef-lieu de la Région de la Région de l’Ouest, était en effet, en partie paralysé par l’entrée en grève des conducteurs de taxis. « Depuis que la gare de Bamougoum a été ouverte, nous ne travaillons plus. Les policiers et les gendarmes ont été versés dehors pour nous empêcher de faire certaines distances », crie un taximan.
D’après ce dernier, il leur sera désormais proscrit de se rendre par exemple dans les villes de Mbouda, de Bansoa ou de Balessing. Ces restrictions disent-ils, sont arbitraires puisque les pièces acquises pour exercer cette activité, leur donnent le droit d’aller plus loin. « Nous avons la carte bleue. C’est une pièce qui nous permet de circuler à Bafoussam et ses environs sur un périmètre de 40 kilomètres. Ou quand nous partons à Mbouda, ça donne à peine 20 kilomètres. Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités nous évitent de travailler », lance Herman Fongang, taximan.
En plus de ces restrictions, la colère de ces taximen est aussi la conséquence des tracasseries policières. « Nous ne travaillons plus à cause des policiers et gendarmes qu’on a versés dehors partout.
A peine vous avez pris un client que vous tombez sur un contrôle de police. Nous travaillons désormais à perte. C’est pour cela que nous avons décidé d’arrêter afin que les autorités au niveau de Yaoundé se penchent sur nos problèmes », renseigne un autre taximan.
La grève était certes déjà projetée, mais la goutte d’eau qui selon les grévistes a fait débordé le vase, c’est l’attitude affichée par le 2ème adjoint au Préfet du Département de la Mifi, envoyée pour présider une réunion de crise vendredi dernière. « On ne peut pas nous museler jusqu’à un certain niveau. Nous avons été convoqués vendredi dernier à une réunion de crise où le Préfet de la Mifi s’est fait représenter par son 2ème adjoint.
Nous avons cru que c’était pour comprendre nos doléances et voir comment on peut ensemble trouver une solution consensuelle. Mais nous avons été plutôt surpris qu’en salle, on ne nous a pas permis de nous exprimer, mais plutôt proféré des menaces en disant ”qu’on allait sauter le cerveau de quelqu’un” si on le voit dehors », explique Issac Tchuisseu, président du Syntraptcam pour la Région de l’Ouest.Dans l’optique de limiter l’impact de cette cessation d’activité des taximen sur le déplacement des personnes et des biens, des minibus ont été autorisés à faire des navettes dans le centre-ville.
Mais d’après les taximen mécontents, il s’agit d’une façon pour les autorités de promouvoir le transport clandestin. « C’est absurde qu’on nous empêche de travailler, mais on permet à ceux qui n’ont pas de papiers », relève un gréviste. Cette grève a une durée illimitée.
Les taximen mécontents n’entendent pas reprendre le volant de leurs petites voitures jaunes si les autorités ne leur accordent pas une meilleure attention.