Par René Mbarga
“L’article 66 de la loi fondamentale du Cameroun exige que chaque gestionnaire de crédit déclare ses biens avant son entrée en fonction voire après”.
Alain Edgar Mebe Ngo’o et ses coaccusés étaient pour la seconde fois consécutive à la barre du tribunal criminel spécial, le mercredi 4 janvier. Au cours de cette audience, son avocate Koé Amougou a invoqué la non application de l’article 66, pour justifier le fait qu’aucun juge ne pouvait en l’état actuel, condamner son client pour enrichissement illicite.
“Chaque ministre reçoit la somme de 15 millions de Fcfa annuellement. Mon client a été membre du gouvernement pendant 21 ans. Si nous multiplions 60 millions de Fcfa par 21, nous avons 1 milliards 260 millions qu’il a perçus légalement”
a t’elle indiqué.
S’agissant des faits de blanchiment aggravé de capitaux, ce n’est pas une infraction autonome, s’est défendue la concernée ,au motif que cette infraction découle d’une infraction principale.” On ne peut d’aucune manière, prouver juridiquement, l’infraction de détournement. Mon client n’a pas été corrompu, parce qu’il n’avait aucun intérêt. S’il n’a donc pas été corrompu, alors il n’a rien blanchi du tout”
Pour rappel, au cours d’une audience antérieure, le ministère public avaient dans ses réquisitions finales du 19 décembre 2022 relevé que l’ancien membre du gouvernement, s’était rendu coupable de blanchiment aggravé de capitaux, pour un montant de 20 milliards de Fcfa. Pour le représentant du parquet général :” La qualité et la quantité des biens du couple est en déphasage avec ses revenus”.
Au terme des plaidoiries de ses avocats, la parole sera de nouveau donnée à l’accusé, avant le verdict qui interviendra manifestement dans les prochaines semaines.