Par René Mbarga & Léopold Dassi Ndjidjou
Jeudi à l’hémicycle du palais des congrès de Yaoundé, le député Salmana Amadou Ali a jeté un pavé dans la mare. S’exprimant sur les présuppositions de détournements des deniers publics qui ont récemment défrayé la chronique au sein de la chambre, l’élu du Diamaré centre a adressé une pique au garde des Sceaux et au ministre délégué chargé du contrôle supérieur de l’État :” Si un député détourne l’argent, il est poursuivi ou non…si un employé de l’Assemblée nationale qui n’est pas député, détourne l’argent, il est poursuivi ou pas!” s’est il exclamé.
L’assemblée nationale doit balayer devant sa cour…
En pleine session budgétaire, ce membre de la commission éponyme de l’Assemblée nationale a invité les députés à balayer devant leur porte. Au motif que la chambre basse du parlement, qui devrait être un parangon de transparence ne l’est pas ; l’honorable Salmana a indiqué que la corruption y a élu domicile. Des processus d’attribution des marchés publics, aux mécanismes de recrutement des fonctionnaires de l’Assemblée nationale, l’élu du Diamaré centre, a clarifié que tout se passe, dans la plus grande opacité et à coup d’enveloppes mirobolantes.
Pour rappel, depuis quelques mois, les rumeurs faisant état de l’assèchement des caisses de cette institution ont fait les choux gras des médias sociaux. Bien que gravement malade, plusieurs évacuations sanitaires de Cavaye Yeguié Djibril, ont été ajournées pour cause de tension de trésorerie.
Lire l’intégralité de la sortie du parti de Issah Tchiroma:
Moi Salmana Amadou Ali, député du Diamaré centre,
je m’adresse au ministre délégué à la présidence de la République chargé du contrôle supérieur de l’Etat. Je commence, si un député détourne de l’argent, est-il poursuivi ou non ? Et si un employé à l’Assemblée nationale, qui n’est pas député, détourne de l’argent, il est aussi poursuivi ou non ?
merci de m’avoir donné la parole pour m’exprimer sur la question inscrite à l’ordre du jour ce jeude 16 novembre 2023.
Le pays a mis en place depuis des années à travers son Excellence Monsieur le président de la République, chef de l’Etat, chef des Armées, un ensemble de structures pour assainir la gestion de la vie publique. Il s’agit entre autres de la Commission nationale anti-corruption (Conac), de l’Agence nationale d’investigations financières (Anif), de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp), du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), du ministère des Marchés publics (MInmap), du Tribunal criminel spécial (Tcs), etc…La mise en place de ces institutions œuvrant dans le domaine de la bonne gouvernance et de la transparence, ont amélioré relativement la qualité de notre politique socioéconomique et culturelle, relativement soigné notre image à l’international.
Cependant, tous les efforts consentis pendant des années par le pays sont de temps en temps étouffés par les apôtres de la déstabilisation de la République.
Echanger et informer sur la lutte contre la corruption au Cameroun m’oblige à interroger le bon sens. Lutter contre la corruption pour ma part devrait d’abord commencer par l’Institution dans laquelle nous nous trouvons. Ceci en droite ligne avec l’adage selon lequel « avant de parler de la cour du voisin, il est judicieux de s’attarder sur la vôtre.
L’Assemblée nationale du Cameroun, troisième institutions de notre pays, devrait être le berceau de la transparence, de la légalité, d’égalité et surtout d’équité. Malheureusement, nous n’en sommes pas là. Nous sommes très loin de ces mots.
Il faut le dire sans ambages que cette institution, la corruption a élu domicile. Car les profils de carrière des fonctionnaires de l’Assemblée nationale est à tête chercheuse. Il faut être de la même proximité sociologique et géographique pour avoir un portefeuille conséquent, pour espérer quelques avantages. Le recrutement des fonctionnaires de l’Assemblée nationale ne suit pas d canaux normaux. Les uns et les autres ont créé un marché noir. A cet effet, tout est monnayé, l’octroi des marchés publics se fait dans l’opacité totale. Le paiement des prestations de services se fait dans les couloirs. Certains en ont fait une affaire personnelle et une épicerie du village.
Tout est dans le bloc house. Tout se fait en marge de la loi. Tout se fait selon les humeurs de certaines personnes et affidités et supplétifs.
Les rapports de la Commission Ad-hoc mis en place en ce qui concerne les détournements des deniers publics au sein de l’Assemblée nationale, est une parfaite illustration. Alors suivez mon regard. Achetez le silence, la clémence et l’hospitalité afin de gagner la soumission de certains est à la Une de l’actualité de l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, chers collègues, je focalise tout mon regard et attention sur notre maison. Au regard de tout ce qui précède, nous constatons avec émoi, consternation que l’honneur de cette prestigieuse institution est écorné sur tous les plans. Le rétablissement, la réhabilitation, et la rénovation