Le Collectif des doctorants ayant déposé leurs thèses de doctorat/Ph.D pour soutenance à l’Université de Dschang
VOICI LA LETTRE DU COLLECTIF :
Dschang, le 21 février 2024
À
Monsieur le Recteur de l’Université de Dschang
Objet : Mécontentement relatif à la non-soutenance de nos travaux de thèse
Monsieur le Recteur,
Nous, doctorants ayant conduit à terme nos travaux de thèse à l’Université de
Dschang, exprimons simultanément notre inquiétude et notre profond mécontentement au sujet de la suspension tacite des soutenances de thèses de doctorat/Ph.D depuis le mois de juillet
- Alors que les autres Universités d’État situées dans les villes de Douala, Bamenda,
Maroua, Yaoundé et Buea organisent les soutenances et décernent les diplômes de fin de cycle à leurs étudiants, l’interruption qui perdure à l’Université de Dschang impacte négativement, à plusieurs niveaux, le parcours académique des chercheurs camerounais et étrangers, qui ont porté leur choix sur votre « illustre » institution.
Tout d’abord, plusieurs n’attendent que ce diplôme pour démarrer leur carrière professionnelle, tant dans le secteur privé que public. De nombreuses offres leur échappent. Il
en est ainsi de l’autorisation de l’ouverture de 150 postes pour les jeunes titulaires du
doctorat/Ph.D lancée le 06 février dernier par le Premier Ministre, sous hautes instructions du
Chef de l’État. Notre incapacité à postuler s’impose comme une injustice, car nos camarades
de promotion des autres universités s’apprêtent actuellement à saisir cette opportunité
susceptible de changer qualitativement leurs conditions socio-économiques.
Ensuite, la recherche scientifique est un domaine en perpétuelle activité. Il n’est pas
exclu qu’au bout de cette attente qui commence à être longue, d’aucuns voient leurs
problématiques de recherche partiellement traitées, voire entièrement vidées par des
chercheurs issus d’autres horizons. Dans un tel contexte qui n’est guère souhaité, quelle serait
la pertinence de nos travaux de recherche ? Ne serait-on pas de fait impliqué dans des
procédures judiciaires qui auraient pu être évitées si nous avions bénéficié du même
traitement institutionnel que nos concitoyens des autres universités ?
De plus, en raison du contexte socioéconomique précaire de notre pays, le non-
aboutissement puis l’improductivité de notre cursus académique long et onéreux, plonge nos
familles dans une désillusion indicible. Il en va de même pour les organismes nationaux et
internationaux qui ont accepté de financer certaines de nos recherches : la longue attente de la finalisation de nos travaux plombe ces accords de partenariat, pourtant riches et porteurs
d’avenir. Le désespoir familial associé à notre frustration nous contraint à une remise en cause
quotidienne du pragmatisme de la dynamique collective, slogan de votre guidance
institutionnelle.
Ce faisant, nous tirons une sonnette d’alarme quant aux implications néfastes et
compromettantes de cette interruption prolongée sur notre parcours socioprofessionnel. En
même temps, nous sollicitons votre prompte intervention dans la résolution efficace de cette
situation déplorable. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous informer, dans un
délai raisonnable (fin-février 2024), des mesures palliatives prises pour que nos travaux
puissent enfin être soutenus.
Nous sommes convaincus que votre engagement pour la promotion de la recherche
scientifique permettra, dans les jours à venir, de traiter définitivement cette épineuse question.
Veuillez agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de notre profond respect.
Le collectif des doctorants ayant déposé leurs thèses de doctorat/Ph.D pour soutenance à
l’Université de Dschang.