Par Rostand TCHAMI
Avec une couverture vaccinale de 11%, le Cameroun est sorti de la zone rouge. Ceci, grâce à la 5e campagne de vaccination contre la Covid-19 tenue du 14 au 18 novembre dernier sur l’ensemble du territoire national.
C’est le principal message que le secrétaire permanent du Programme élargi de vaccination (Sp/Pev) a délivré aux femmes et hommes de médias hier, dans le cadre des entretiens avec la presse à l’occasion de la tenue en cours, de la conférence médicale nationale.
” Sur la campagne, on visait 2 millions de la population cible. On a atteint plus de 2 millions. Et aujourd’hui on est heureux de vous annoncer que le Cameroun ne fait plus partie des pays considérés comme zone rouge puisque la courbe vaccinale actuelle est de 11% “
a révélé le Dr Shalom Ndoula.
Ceci parce que, explique-t-il,
” avec une couverture de moins de 10% dans l’indice de classification des risques sanitaires mondiaux, vous êtes considérés comme un pays qui met en danger les autres pays du monde. Et si vous êtes à risque, même pour accéder au financement ou aux autres pays, on doit vous mettre des restrictions “.
L’atteinte de ce taux acceptable de la
vaccination, selon lui, montre que bon
nombre de la population ont cessé d’être
réfractaires à la vaccination contre le
Covid-19. Occasion pour lui de passer au
scanner les multiples maladies déjà éliminées ou sous contrôles grâce à la vaccination de routine au Cameroun. L’objectif étant d’encourager les populations à davantage se faire vacciner.
“A partir de 2005, le Cameroun a introduit de nouveaux vaccins qui portent tellement de fruit dans le contrôle des maladies telles que l’hépatite virale B. Si on fait une enquête sérologique sur tous les enfants qui sont nés à partir de 2005, c’est 0,7% d’enfants qui ont l’hépatite virale B. Alors que dans la génération de ceux qui nés avant, ça oscille entre 11 à 13%. Ce qui veut dire que si on continue la vaccination avec les générations futures, il est certain qu’on va éliminer le virus de l’hépatite d’ici 2030-2035 et comme ça on ne va pas dépenser beaucoup d’argent dans la prise en charge des cirrhoses, des cancers ou des autres complications liées à l’hépatite virale B ”
a-t-il souligné.
Et d’ajouter :
” en 2008, le Cameroun a introduit le vaccin de la fièvre jaune et c’est la seule maladie pour laquelle le vaccin est obligatoire avant de voyager. Aujourd’hui on ne voit pas les cas de fièvre jaune qui étaient jadis mortels dans notre pays. C’est sous contrôle. Il y a des cas sporadiques mais qui ne sont pas inquiétant “.
Urgences de santé publique
Ensuite, poursuit-il,
” on a introduit le vaccin Pev13 contre les infections respiratoires aigues qui touchent surtout les enfants. Aujourd’hui je peux vous assurer que dans nos hôpitaux, la fréquence des enfants qui sont hospitalisés pour pneumonie grave, a fortement diminué. Si ça arrive, c’est chez les enfants qui ne sont pas vaccinés “.
Enfin, conclut-il,
” tout dernièrement, le Cameroun a introduit les hpv qui sont efficace à 95% et qui protègent contre le cancer du col de l’utérus qui est le 2e cancer le plus grave dans notre pays “.
A en croire ce médecin de santé publique, l’introduction de tous ces vaccins au Cameroun, a pour but de réduire le fardeau de la maladie en général pour que le taux de la prise en charge ne pèse pas sur les ménages. C’est pourquol, il a mentionné les deux enjeux majeurs pour ne pas briser la dynamique.
” Le 1er enjeu est de maintenir les acquis. Ce n’est pas parce qu’on a atteint l’elimination qu’on a éradiqué le virus. Le 2e enjeu c’est que les autres urgences de santé publique, quand elles arrivent, ne nuisent pas à la vaccina tion de routine “
a-t-il souhaité.