Par Eric Boniface Tchouakeu
Il convient de relever que c’est chaque année du 01er janvier au 31 août qu’Elections Cameroon qui fait office de commission électorale, procède aux opérations de révision des listes électorales, durant lesquelles les nouveaux électeurs sont enrôlés.
Et comme il fallait normalement s’y attendre cette année ,veille de l’ année électorale de 2025,la mobilisation de tous celles et eux qui ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales est plus importante comparativement aux dernières années.
Des partis politiques de tout bord, des organisations de la société civile, la conférence des évêques, des artistes de renom, des personnalités influentes et autres leaders d’opinion, appellent régulièrement à travers divers canaux de communication, les citoyens en âge de voter qui ne l’ont pas encore fait, à s’inscrire sur les listes électorales. Ces appels semblent avoir un impact dans une société dans laquelle, ceux qui s’intéressent à la chose politique sont de plus en plus nombreux.
Il y a également des difficultés du quotidien des citoyens confrontés à une baisse continue de leur pourvoir d’achat, à la corruption, à des problèmes d’accès à l’eau potable et à l’électricité, aux difficultés pour s’offrir des soins de santé de qualité, à la dégradation des voies de communications et autres, qui les poussent à vouloir s’exprimer dans les urnes le moment venu.
Il convient de relever au passage que ces difficultés sont encore plus accentuées chez ceux qui vivent dans les régions touchées par l’insécurité, ou déplacées du fait de cette insécurité.
En plus, des fléaux comme la prolifération des replis identitaires exacerbés et des discours haineux dans l’espace public, laissent penser aux uns et aux autres que les arbitrages ne pourront être faits qu’à l’occasion des élections qui contribuent par ailleurs à la pacification des rapports sociaux.
On vient par exemple de constater que les élections ont contribué à pacifier les rapports sociaux au Sénégal à l’occasion de la présidentielle du 24 mars 2024, après plusieurs mois de tensions sociopolitiques dans le pays.
Dans un communiqué le 10 janvier 2024, le Directeur Général des Elections, d’Elections Cameroon, Erick Essousse avait indiqué que le nombre total des électeurs inscrits sur les listes électorales au terme de l’opération de révision des listes électorales de l’année 2023 était de 7millions 361 mille 875 personnes.
Et le 28 mars 2024,Enow Abrahams Egbe le Président d’Elections Cameroon, a annoncé l’enregistrement de 144.817 nouveaux électeurs au premier trimestre 2024.
Le fichier électoral national compte donc environ 07,5 millions d’électeurs à l’heure actuelle.
Il semble évident que ce nombre sera encore amélioré avant la clôture des opérations de révisions des listes électorales cette année, en dépit des suspicions de certains acteurs de l’opposition relativement à la crédibilité de l’actuel fichier électoral, et même de l’organe électoral supposé être indépendant.
Il faudra ensuite, pour les citoyens inscrits de se rendre effectivement aux urnes pour voter à l’occasion des élections législatives, municipales et surtout la présidentielle prévues en principe en 2025.
Il n’est pas certain que l’actuel Chef de l’Etat Paul Biya, 91 ans, en dépit de multiples appels de ses partisans en ce sens, soit effectivement candidat à sa propre succession.
Le taux d’inscription sur les listes, et le taux de participation aux élections peuvent s’ils sont suffisamment élevés, constituer un rempart contre le travestissement de la vérité des urnes selon plusieurs experts des questions électorales, dans un pays où les résultats des élections sont généralement
contestés notamment par les perdants.
En tout cas, au regard de l’état actuel du pays, tous les acteurs du processus électoral se doivent d’œuvrer, afin que les résultats des futures élections soient les moins contestés possible pour une meilleure préservation de la paix, de la stabilité et de l’unité du Cameroun.