Par Benjamin Akono
L’année 2023 sera rude pour les camerounais. En effet, la loi de finances promulguée cette semaine par le président de la République contient de nombreuses dispositions qui touchent au pouvoir d’achat des citoyens et notamment les plus modestes. On peut citer entre autres le prix du timbre fiscal qui va passer de 1000 Fcfa à 1500, le timbre automobile pour les véhicules à usage personnel, le timbre sur les passeports.
L’opinion publique s’en est émue au moment où le parlement examinait ces dispositions en novembre dernier. Rien n’y a fait. La loi est passée comme de tradition devant les élus et rendue exécutoire par la promulgation du président de la République. Devant cette situation, les organisations de la société civile sortent de leur silence. Une dizaine de syndicats estime que cette loi de finances ” va amputer de façon significative le pouvoir d’achat des couches vulnérables car c’est dans la poche des plus Fragiles que le Gouvernement entend trouver les ressources pour financer l’État“. Dans une lettre adressée au chef de l’État et dont une copie circule sur les réseaux sociaux, les syndicats, parmi lesquels le Syndicat national des Enseignants du supérieur, le Syndicat autonome des enseignants du secondaire, on peut lire que ” les mesures d’accompagnement qui auraient dû être prévues pour prendre en compte les souffrances que cette loi va inévitablement induire sont jusqu’ici absentes”.
Les signataires de la correspondance datée du 28 décembre dernier parlent d’une “goutte d’eau de trop“. Ils vont plus loin et exigent d’une part comme contrepartie à la loi de finances 2023 “la revalorisation immédiate du salaire minimum Inter professionnel garanti le Smig”, et d’autre part ” une augmentation substantielle des salaires des agents des secteurs public et privé”.
Faute d’accéder à ces demandes les syndicats prévoient de se concerter et promettent d’annoncer à leurs membres un ” programme d’actions et appeller les travailleurs à le mettre en application“.
Cette correspondance intervient au moment où le classement Mercer, cabinets d’études américain, classe les villes de Douala et de Yaoundé parmi les 15 villes les plus chères du continent africain. Le classement est établi à partir des critères comme le logement, la nutrition ou le transport. La lettre intervient aussi alors que le chef de l’État Camerounais doit prononcer un discours de fin d’année ce 31 décembre