Par Mon’Esse
Le ministre camerounais en charge de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, a révélé mardi que plus de 80 femmes ou jeunes filles mariées, vivant en concubinage ou en union libre ont été battues et assassinées dans le pays depuis le début de cette année par leurs conjoints.
S’exprimant à l’ouverture de la deuxième conférence semestrielle des gouverneurs de région, il a indiqué que les raisons avancées par les bourreaux, pour justifier ces meurtres, sont les mêmes : «ils accusent les femmes d’agressions verbales et parfois d’infidélité, alors que les femmes se plaignent de plus en plus d’incompatibilité d’humeur».
Les féminicides, phénomène hautement répréhensible, semble gagner du terrain au sein de la société, traduisant ainsi la montée de la violence dans les rapports familiaux, a déploré le Minat.
Pour M. Atanga Nji, les hommes ont le devoir de protéger leurs épouses ou leurs conjointes, et non de leur ôter la vie, quelle que soit la raison évoquée.
Plusieurs organisations non gouvernementales du pays regrettent que le gouvernement s’en tienne uniquement à ces admonestations, ne semblant pas vouloir aller plus loin à travers, par exemple, une loi spécifique aux féminicides.
En mi-juin 2023, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), Marie-Thérèse Abena Ondoa, a tenté la fermeté face à la montée en puissance de ces crimes. «Est-ce un péché mortel de naître une femme ? Les auteurs des féminicides et tous ceux qui les soutiennent, d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin, sont des criminels ayant perdu le sens de l’humanité. Ils représentent un réel danger pour le corps social. Où qu’ils se trouvent, qui qu’ils soient, ils méritent d’être traqués et punis sans pitié, sans ménagement», avait-elle alors déclaré.