Par Pierre Laverdure OMBANG
Pas un mot, rien n’a été ou presque dit sur la suite après Paul Biya dont la longévité étonne. Un extrême longévité , 40 ans au pouvoirs et bien plus dans les arcanes du pouvoir camerounais. Le Nnom Ngui’i est là depuis 1963. Paul Biya est au pouvoir , commande et gouverne l’état et le temps. ” Ne reste au pouvoir qui veut mais qui peut ”. Il l’avait dit et impossible décrypter et ou de sonder ce socle granitique camerounais. À la question d’une journaliste Française de Rfi qui souhaitait savoir si le président camerounais se représenterait en 2025, celui-ci a pris tout le le monde au dépourvu , prétextant d’abord qu’il n’ attendait pas , amenant dans son jeu de sourd le président français , Emmanuel Macron ” je suis votre ambassadeur ” avant de laisser entendre dans une réponse tirée que le « Cameroun est dirigé conformément à sa Constitution ».
« Quand ce mandat arrivera à expiration, vous serez informés sur le point de savoir si je reste ou si je vais au village », a-t-il conclu.
Paul Biya a joué avec Emmanuel Macron il s’est joué de lui , affichant au grand jour la naïveté du jeune président français face au plus ancien président d’Afrique , un baobab qui dure et qui veut s’inscrire dans la durée. Une belle posologie administrée aux dirigeants français depuis François Hollande. Paul Biya savait Macron sous pression. Il en a profite pour sortir le grand ”jeu”.Entre dribbles et feintes de frappes. Rien de concret et précis sortis de ce ”grand rendez-vous ”. Oui! que si ! Des photos ! Et le subtil positionnement de Frank Biya. Au finish , aucune annonce forte.
Rien de forts ne sortira des échanges entre les deux présidents. Les questions attendues par la société civile , les partis d’oppositions relatives à l’état de droit dans au Cameroun évitées devant caméras ,même si subtilement Macron a voulu le ressortir prétendant avoir discuté de tout avec le président Biya. Emmanuel Macron ,est allé parler de questions de démocratie avec les jeunes , représentants des sociétés civiles françaises et camerounaises dans le folklorique village Noah. Qu’est donc venu faire au Cameroun ?
Réaffirmé la France !
Léger , inexpérimenté , on l’a vu. Emmanuel Macron pour mieux vendre la France est allé sur le terrain glissant de la.presque injure envers la Russie. Un terrain glissant sur lequel il a voulu trainer le ”Vieux”. Paul Biya là encore à joué avec Macron. Faisant valoir le droit de non-ingérence qui caractérise la diplomatie de son pays. Laissant le président français seul , malgré lui et face à cette responsabilité historique de chef de l’etat. Emmanuel Macron va dans sa jeunesse manifesté son inquiétude quant à l’avancée de l’influence russe en Afrique et qualifier son offensive remarquée et appréciée des Africains comme un ensemble de « manœuvres de captation des matières premières en échange d’un soutien sécuritaire à des pouvoirs politiques affaiblis ou à des juntes ». Là encore Macron a été naïf !
Une photo et ….Frank Biya !
Une présence remarquée lors de ce grand rendez vous entre Paul Biya et Emmanuel Macron , c’est celle du fils du président Paul Biya , Frank Emmanuel Biya dont les effigies d’abord placées dans les artères de la côte capitale camerounaise avant l’arrivée du président de la France pays colonisateur .Et ensuite enlevées , nous dit-on sur ordre du cabinet civil de la présidence de la République. La stratégie bien huilée n’est pas passée inaperçue pour ceux qui peuvent voir pour comprendre entre les lignes la subtilité d’un tel jeu. Là encore il fallait peut-etre le expliquer à Emmanuel Macron. Sauf ci lui aussi ” subtilement est venu ” jouer”. Frank Biya a donc fait son entrée en scène dans le monde politique. Adoubé ou presque après une photo prise comme en cachette et abondamment relayée dans les réseaux sociaux. Paul Biya tout sourire derrière le président français la main droite dans la poche et saluant dans une poignée de main forte le fils de l’homme ”lion”. Macron aura donc validé le futur au Cameroun avant de repartir dans la nuit comme précipitamment pour retrouver le Bénin de Patrice Talon.
Comme ci désormais le fusil avait changé d’épaule , l’Afrique parle fort et la France suit. Emmanuel Macron n’a pas su jouer ,il y’a encore du chemin à faire pour le jeune président français qui expérimenté l’Afrique.