Par Serge Aimé Bikoi
Interrogées dans les rues, des victimes délient leurs langues et se plaignent d’attouchements corporels des hommes devenues, au quotidien, leurs bourreaux. A la découverte d’un phénomène social nouveau à Yaoundé.
Des femmes, pour la plupart, majeures se lamentent et parlent des attouchements qu’elles qualifient “d’indécents” des hommes lors des surcharges sur motos. Voici une révélation faite par une dame la quarantaine sonnée :”Il y a un monsieur qui a proposé qu’on prenne la moto ensemble comme il avait un problème de monnaie. Je n’ai pas vu de problème parce qu’il avait, quand même, l’air d’être un homme responsable. Dès qu’on prend donc la moto, je constate qu’il met d’abord ses mains au niveau de mes cuisses. Je me suis dit, peut-être, que bon il est mal assis. Je lui dis monsieur : “tu es mal assis”. Il ne dit rien et ne répond pas. Il ne fait qu’avancer, il ne fait qu’avancer. Je me dis Ekiee. Après, je vois comment le gars commence à faire de ces mouvements derrière, les sortes de mouvements de va-et-vient quoi”.
Des anecdotes comme celles-ci sont nombreuses. Lyza Eyam, étudiante à l’Université de Yaoundé II-Soa en Sciences économiques, la trentaine sonnée, en est aussi une victime après avoir emprunté une moto avec un monsieur. Elle se retrouvera, dit-elle, dans une situation délicate à sa descente.
“Je me touche derrière je ressens de l’humidité sur moi; je me sens mouillée. Non seulement, le gars suait déjà, parce que son haut était bien mouillé comme il était bien adossé sur moi. C’était déjà infernal si je peux dire ça“
relate cette dernière.
Face à cette déconvenue, des jeunes femmes avouent ne plus emprunter des motocyclettes, où se trouvent déjà des hommes matures indexés pour la plupart. D’aucunes révèlent, d’ailleurs, qu’elles payent deux places pour éviter d’être surchargées sur les engins à deux roues. “Quand je prends la moto maintenant, soit je paye pour deux places, soit alors j’attends que quelqu’un soit déjà sur la moto avant de prendre la moto aussi. Je ne peux plus prendre la moto un genre je suis devant et un homme est deuxième passager. Je déteste déjà ça. Quand je prends la moto, je vois un monsieur derrière, je ne prends pas cette moto-là. Si ce n’est pas une femme ou une jeune fille ou un petit garçon, mais si c’est un homme, je ne prends pas. Soit je dis au mototaximan que je paye deux places, soit je ne monte carrément pas“, clame une autre dame plus robuste que les deux autres précédemment rencontrées. Un phénomène qui commence à gagner du terrain dans la ville de Yaoundé. Il est à noter qu’aucun conducteur n’a encore réagi à ces accusations portées contre des passagers à bord de leurs motocyclettes.