Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Cette radiation des élèves gendarmes incorporés au profit de la gendarmerie, contingent 2022 honore l’Armée camerounaise et traduit par ailleurs la profondeur du délitement des valeurs dans notre société. Ils sont radiés des effectifs des Forces de Défense et de sécurité pour avoir accédé dans les centres de formation avec des faux diplômes. Il s’agit entre autres du Centre d’instruction des forces armées nationales de Ngaoundéré (Cifan), le Centre de perfectionnement et d’entraînement des forces armées nationales de Ngaoundal (Cpefan), le Centre d’instruction des forces armées nationales de Djoum (Cifan), le Centre spécialisé d’instruction, d’application et de perfectionnement (Csiap-Gen) de Douala.
Le communiqué signé par Joseph Beti Assomo précise que le Centre d’instruction des sous-officiers (Cieso) logé au Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba assurera le retour en famille des intéressés sans préjudice des poursuites judiciaires. Au ministère de la Défense, on affirme qu’il s’agit désormais d’une tolérance zéro à tout écart aux sacro-saints principes d’honneur, de fidélité, de loyauté et de combativité propres à l’Armée camerounaise.
Comment est-ce qu’un jeune qui entre dans le corps par tricherie, par effraction, arrivera-t-il à supporter ou à incarner ces valeurs ? Tricher, n’est-ce pas le refus de l’effort et de la combativité ? Tricher, n’est-ce pas abandonner la partie devant l’obstacle ? « Trop peu d’honneur pour moi suivrait cette victoire. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », disait Pierre Corneille pour donner du sens à l’honneur qui couronne l’effort. Dans ce trou d’air de la sanction sans équivoque de Joseph Beti Assomo, il est à souhaiter que d’autres ministères s’engouffrent pour mener une guerre synchrone sans merci aux faussaires de tous poils qui écument et parasitent l’efficience de l’effort national.