Par Sandra Embollo
« Peter Nygard est un prédateur sexuel », a déclaré le juge de la Cour supérieure du Canada, Robert Goldstein, cité par l’Agence France-Presse (Afp). « Il est aussi un exemple de réussite canadienne qui a très mal tourné », a-t-il noté, ajoutant qu’il a « utilisé sa richesse et son pouvoir pour commettre quatre agressions sexuelles ».
« Violence », « dégradations » et « manipulations »
La procureure demandait au moins quinze ans d’incarcération pour l’ancien homme d’affaires finno-canadien de 83 ans, incarcéré depuis son arrestation en 2020. La défense demandait, elle, une peine de six ans, invoquant son âge avancé et sa santé défaillante.
Dans son verdict, le juge a souligné l’intensité de « la violence, des dégradations et de la durée de ses agressions sexuelles » mais aussi « des manipulations utilisées pour amener les victimes dans (son) appartement privé ». Il a également relevé que Peter Nygard, présent dans la salle et vêtu d’un pull à capuche noir et d’une visière blanche, n’avait pas modéré son comportement au fil des ans. Plusieurs fois repoussée, sa sentence tombe presque un an après qu’il a été reconnu coupable d’avoir profité de son statut de dirigeant de l’un des plus grands fabricants de vêtements féminins du Canada pour agresser sexuellement plusieurs femmes et une jeune fille de 16 ans, entre 1988 et 2005.
Il avait plaidé non coupable
Ami des stars hollywoodiennes, voyageant en jet privé orné de son nom en lettres capitales, et amateur de fêtes somptueuses organisées dans ses immenses résidences des Bahamas et de Los Angeles, il avait plaidé non coupable à l’ouverture de son procès. Pendant plusieurs semaines, ses victimes ont dit avoir été « piégées » par Peter Nygard, se retrouvant dans une pièce avec un lit, un bar et dont la porte, sans poignée, était fermée avec un code.