Par Joël Onana
Nadine Flora Alinanyinyi était arrivée au pays le 1er janvier 2020 après avoir été recrutée comme préposée aux bénéficiaires à la résidence Quartier Mont-Saint-Hilaire, avec deux de ses compatriotes.
Elle habitait depuis dans un appartement de la rue Joseph-Elzéar-Bernier, où les services d’urgence ont été appelés à intervenir jeudi vers 14 h.
À leur arrivée, les policiers ont trouvé le corps de la trentenaire lacéré de coups de couteau, face contre terre. Son bébé d’environ deux mois a été transporté à l’hôpital.
Selon nos sources, c’est le père de l’enfant, qui ne vivait pas avec Mme Alinanyinyi, qui a alerté les autorités. Il devait être rencontré par les enquêteurs comme témoin jeudi soir.
Croisée près du périmètre de sécurité, Christelle Nzanzi Tsague peinait à comprendre ce qui avait pu arriver à son ancienne colocataire quelques heures plus tôt.
« Nadine était gentille, calme, plutôt casanière… Tous les jours, c’était des bons moments ».
décrit son amie et collègue, sous le choc.
Les deux femmes avaient d’ailleurs passé une soirée de Noël des plus agréables ensemble, il y a peu de temps.
Loin de ses proches
Mais la vie n’était pas toujours facile pour une immigrante camerounaise loin de ses proches, admettait Nadine Flora Alinanyinyi dans un article sur le site du Groupe Maurice, en 2020.
L’infirmière auxiliaire de profession affirmait s’ennuyer surtout de son fils aîné, âgé de presque deux ans à l’époque, avec qui elle communiquait régulièrement par appel vidéo.
« Les membres de ma famille m’ont beaucoup soutenue tout au long de mes démarches, et je sais qu’ils comptent sur moi ».
confiait-elle dans ce même article.
Jeudi soir dans le tranquille voisinage, on se désolait que la tragédie ait frappé aussi proche.
« Je pense à son enfant et j’en ai de la chair de poule ».
a témoigné une résidente du secteur promenant son chien qui n’a pas voulu s’identifier.
« C’est rendu partout la violence… », a pour sa part laissé tomber Denise Girard, qui habite à un jet de pierre de la scène de crime.
En fin de soirée, aucun suspect n’avait été arrêté, et plusieurs résidents avaient barré leurs portes pour la nuit.
Selon nos recherches, le meurtre de Nadine Flora Alinanyinyi serait le premier de 2023 au Québec.