Par Joseph OLINGA N.
Les leaders les plus influents de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac), ont maintenu le 15 décembre 2023, les sanctions prononcées à l’encontre du Gabon. Réunis sous la présidence du doyen des chefs d’Etat de l’Afrique centrale, Teodoro Obiang Nguema, l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, Sao Tome et le Rwanda ont conditionné l’admission du Gabon au retour de l’ordre constitutionnel dans le pas dirigé depuis le 30 aout par le général Brice Oligui Nguema.
Lors des assises qui se sont tenues dans la ville Equato-Guinéenne de Djibloho, les chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale ont marqué des réserves sur le mode de dévolution de pouvoir qui a prévalu à l’accès du nouvel homme fort de Libreville. Les chefs d’Etats de la sous-région Afrique centrale estiment en effet que la Ceeac doit être un modèle de paix et de stabilité sur le continent.
Phobie des coups de force
Les principaux leaders de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale remettent en cause le modèle gabonais. Avec des mots à peine voilés, le collège des chefs d’Etats de l’Afrique centrale condamnent la prise de pouvoir du nouveau chef de l’Etat du Gabon, qui pourrait sonner comme une approbation des prises de pouvoir par les armes en Afrique et dans la sous-région Afrique centrale.
Le maintien des sanctions contre le nouveau régime de Libreville vient doucher les espoirs du nouvel homme fort de Libreville, le général Brice Oligui Nguema. Le retour du Gabon à la table des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale aurait représenté une reconnaissance de la légitimité de l’ancien aide de camp de l’ex- chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba. Surtout, la levée des sanctions de la Ceeac à l’encontre du nouveau régime de Libreville aurait explicitement marqué le retour du Gabon sur la scène internationale.
Retour à l’ordre constitutionnel
Sous le coup de sanctions similaires prononcées par l’Union Africaine (Ua), le chef de file des putschistes de Libreville, le 30 aout 2023 sait désormais que son pouvoir n’est pas exclusivement tributaire de la relative popularité qu’il tire d’une bonne majorité des gabonais. Si les chefs d’Etats et de gouvernements de la Ceeac ont apprécié le «caractère paisible et inclusif» de la gouvernance administrée par le général Oligui Nguema depuis sa prise de pouvoir, ses «pairs» lui exigent néanmoins des gages.
Lors de sa prise de pouvoir, le président de la transition gabonaise a en effet promis de rendre le pouvoir aux civils dans des délais «raisonnables». Dans les milieux proches du pouvoir de Libreville, l’on susurre que «la transition ne va pas excéder les deux promis par le président Oligui.» Assurance qui enthousiasme très peu le club des chefs d’Etats de la sous-région Afrique centrale. Sans ambiguïté, Teodoro Obiang Nguema et ses pairs exigent la mise sur pied d’un calendrier assurant le retour à l’ordre constitutionnel à Libreville à brève échéance.