Par Arlette Akoumou Nga
Si le chinois Comac est encore un nain face à Airbus et Boeing sur le terrain des appareils moyens-courriers, il poursuit sa montée en puissance profitant de généreuses commandes des compagnies locales.
Ainsi, China Eastern Airlines a annoncé une commande 100 avions C919, le premier avion de ligne de conception et de fabrication chinoise qui vise à concurrencer le 737 Max de Boeing et la famille des A320 d’Airbus.
Il s’agit en effet d’un appareil court-moyen courrier capable de transporter 158 à 174 passagers sur 4075 kilomètres.
Au prix catalogue (en réalité jamais appliqué), la commande se hisse à pas moins de 10 milliards de dollars. Ils seront livrés entre 2024 et 2031.
Première vente hors de Chine
De son côté, la compagnie du Brunei GallopAir a annoncé une lettre d’intention pour l’achat de 15 C919. C’est la première fois que cet appareil trouve preneur hors de Chine.
Rappelons qu’en dehors de la Chine et de quelques pays d’Afrique, le C919 n’est pas autorisé à voler ailleurs, l’appareil n’ayant pas été certifié par la FAA (Federal Aviation Administration) et l’EASA (European Aviation Safety Agency).
Mais il constitue une épine dans le pied d’Airbus et de Boeing dans leur conquête du ciel chinois où ils se partagent 98% du marché. Il faut en effet rappeler que la Chine est devenue un marché stratégique pour les avionneurs avec des compagnies qui passent de très importantes commandes.
En 2022, deux compagnies chinoises achetaient pas moins de 292 avions à Airbus pour 37 milliards de dollars.
Il faut dire que la Chine représente désormais 20% du trafic aérien mondial, un chiffre qui progresse de plus de 5% par an.
“Ils ont un marché un peu captif où ils vont pouvoir commencer à vendre, à mettre en service ces avions et donc on va observer avec énormément d’attention ce qui se passe avec Comac”, soulignait d’ailleurs sur BFM Business Guillaume Faury, PDG d’Airbus.
Comac profite aussi des déboires de Boeing en Chine. Le 737 MAX est resté cloué au sol pendant 4 ans après deux crashs meurtriers.
L’avionneur américain souffre également des tensions commerciales persistantes entre Pékin et Washington et par l’accident meurtrier l’an passé d’un Boeing 737-800, la pire catastrophe de l’aviation civile chinoise avec 132 victimes. La firme américaine est ainsi pratiquement exclue des nouvelles commandes des compagnies chinoises.