Par Arlette Akoumou Nga
Sur la place Bolivar de Bogota, la place principale de la ville, des milliers de manifestants brandissent le drapeau colombien et des pancartes en faveur de la réforme du travail ainsi que celle de la santé. Le président Gustavo Petro a rejoint le cortège quelques mètres avant d’arriver sur la place et de monter sur scène.
« Ici, devant vous, le gouvernement du changement, le président de la République informe que demain les relations diplomatiques avec l’État d’Israël seront rompues, pour cause de gouvernement, de président génocidaire, a lancé le président colombien. On ne peut accepter le retour des époques de génocide, d’extermination d’un peuple entier devant nos yeux, devant notre passivité. Si la Palestine meurt, l’humanité meurt. On ne laissera pas mourir la Palestine, tout comme on ne laissera pas mourir l’humanité. »
« Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas. Aujourd’hui, il a tenu promesse », a réagi le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz, qualifiant d’« antisémite » Gustavo Petro. Le Hamas a pour sa part qualifié de « victoire » la rupture par la Colombie de ses liens diplomatiques avec Israël.
Soutien à la procédure de l’Afrique du Sud à la Cij
Gustavo Petro avait déjà le 20 février accusé Israël de commettre un « génocide » des Palestiniens dans la bande de Gaza, exprimant alors sa « pleine solidarité » avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva plongé dans une crise diplomatique pour avoir dressé une comparaison entre l’offensive israélienne et l’extermination des juifs par les nazis. Le Brésil et la Colombie soutiennent la procédure historique intentée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948.
Le chef d’État avait ensuite annoncé suspendre l’achat d’armements fabriqués par Israël, l’un des principaux fournisseurs des forces de sécurité du pays sud-américain, réitérant ses affirmations concernant « un génocide », en cours à Gaza qui « rappelle l’Holocauste même si les puissances mondiales n’aiment pas le reconnaître ».