Par Arlette Akoumou Nga
Le président de transition du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo Ondimba fin août, est venu, dimanche 1er octobre, au Congo voisin s’assurer du soutien du président Denis Sassou-Nguesso, a constaté l’AFP.
Son avion a atterri en fin de matinée à l’aéroport d’Ollombo, dans le centre du pays, près d’Oyo, où s’est tenue une rencontre en tête-à-tête entre les deux hommes suivie d’un déjeuner. Le tapis rouge avait été déroulé sur le tarmac pour recevoir le général Oligui, en treillis et béret vert, accueilli par le premier ministre Anatole Collinet.
Dans le comité d’accueil se trouvait notamment Omar Denis Junior Bongo, fils de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba et d’Edith Lucie Bongo Ondimba, qui était la fille aînée de Denis Sassou-Nguesso. Elle et Omar Bongo sont décédés en 2009. Durant sa visite d’une journée à Brazzaville, le général Oligui s’est d’ailleurs incliné sur la tombe de l’ex-première dame gabonaise.
Sous la présidence d’Ali Bongo, autre fils d’Omar Bongo, les relations entre le Gabon et le Congo de Denis Sassou-Nguesso, qui cumule presque quarante ans au pouvoir, étaient notoirement tendues. « Je suis venu ici consulter, discuter, échanger avec le patriarche, qui est pour nous un atout important dans la sous-région, qui peut transmettre aux autorités de ce monde ce que nous avons fait, a déclaré devant la presse le général Oligui, après ses entretiens avec le président congolais. C’est aussi pour apaiser les sanctions (…) Nous comptons reprendre notre place dans le concert des Nations. »
« Homme d’humilité, de réconciliation »
Le Gabon avait été suspendu de l’Union africaine (UA) le 31 août et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) le 4 septembre. Cette dernière institution avait notamment ordonné le « transfert immédiat » de son siège de Libreville à Malabo, en Guinée équatoriale. Pour la partie congolaise, c’est le ministre des affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, qui s’est adressé dimanche aux journalistes. « Nous savons qu’il y a eu un changement à Libreville, a-t-il déclaré. Le principal c’est qu’il n’y a pas eu effusion de sang. On a rarement vu cela, un changement brutal de régime sans effusion de sang. On a vu des scènes de liesse populaire. »
« Le Congo et le Gabon, en réalité, c’est un même pays. Nous devons travailler inlassablement, avoir de bonnes relations », a encore déclaré M. Gakosso. Selon lui, le général Oligui « est un homme d’humilité, de réconciliation ». « Je pense, a-t-il insisté, que les Gabonais devraient le soutenir et, au-delà des Gabonais, les Congolais que nous sommes. Nos frères de l’Afrique centrale aussi ».