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Côte d’Ivoire > Can Total 2023: Le Cameroun brade-t-il sa notoriété sur l’autel des subjectivités

La plus grande compétition de football africaine en cours au pays des Eléphants fait le requiem de la « peur » de certains majors du continent. Le Cameroun au peloton de tête.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

Le foot est une vitrine par excellence de l’affirmation de puissance des Etats à travers le monde. C’est de plus en plus sur le terrain de football que les Nations de la terre affichent leur singularité, leur savoir être et leur capacité à rivaliser d’adresse avec d’autres peuples derrière leurs onze ambassadeurs sur la pelouse. Le football devient de ce fait un exutoire où les hommes libèrent leurs énergies naturelles de conquête, de compétition comme on le faisait hier avec les armées des Nations, avec obligation de fair play.

Les résultats des équipes nationales sont désormais un instrument de mesure de la vitalité des peuples sur le plan régional ou mondial. Le foot et la politique sont de ce fait les deux faces d’une même pièce, bien entendu avec le respect des exigences de la Fifa qui fait une défense itérative aux politiques de se mêler de la gestion des fédérations nationales.

En Côte d’Ivoire, parce que son équipe nationale, le Nzalang nacional a infligé une correction de 4 buts contre zéro aux Éléphants en phase de poule, le président de la République Obiang Nguema Bazogo a fait le déplacement d’Abidjan pour assister au prochain match de ses protégés. En 1990, le président camerounais, conscient de la force des Lions Indomptables, assistait au match d’ouverture du Mondial contre l’Argentine de Diego Maradona. A la fin de la rencontre, à la tribune officielle, ses homologues du monde entier, présents pour la circonstance n’avaient d’yeux que pour Paul Biya, le félicitant chaleureusement.

Au mondial qatari de novembre-décembre derniers, à la finale perdue contre l’Argentine, le monde entier a vu le président Emmanuel Macron descendre en personne sur la pelouse pour calmer Kylian Mbappé et les siens effondrés, partageant toute leur peine. Il était compris qu’on ne saurait détacher les Bleus de la France, les onze joueurs sur la pelouse étant des diplomates français aux yeux du monde. De ce fait, toutes les politiques du monde, s’ils ne sont pas en première ligne de la gestion des instances faîtières du football national, tirent cependant sur les ficelles derrière les rideaux pour une grande performance des équipes nationales.

Pour revenir à l’équipe du Cameroun, elle ne cesse de sombrer dans les abysses du classement mondial. Avant la coupe du monde 2002, les Lions indomptables étaient au top 10 des meilleures équipes nationales de football ; tout comme à la fin du mondial italien en 1990, elle était dans le top 5. Au mois de novembre 2023, Cameroun était au 46ème rang mondial, perdant au passage 3 points au dernier classement. A la fin de cette Can, on estime qu’elle sombrera entre le 50ème et 60ème rang mondial. Une dégringolade sans fin. On est réduit aujourd’hui à voir le Cameroun fêter pour avoir vaincu le Burundi (139ème au ranking mondial Fifa) sur ses terres à Garoua. Lors des poules de la Can ivoirienne, la seule victoire du Cameroun à l’arrachée a été obtenue face à la Gambie (118ème mondial). Contre la Guinée Conakry (81ème mondial), le pays de Samuel Eto’o a fait un piètre match nul alors que la Guinée était réduite à 10 joueurs tout au long de la seconde manche. Le duel contre le Sénégal, le numéro un sur le continent, a viré à la correctionnelle, Sadio Mané et les siens dominant outrageusement les Lions indomptables sur un score de 3 buts contre 1, sans forcer leur talent. On en était là, que vint le match à élimination directe des 8ème de finales contre le Nigeria (42ème rang mondial). Là encore, l’équipe de Rigobert Song est dominée sur tous les compartiments de jeu, avec aucun tir cadré au cours de la rencontre : deux zéro en faveur du Nigéria. Le comble de la déchéance, de l’humiliation d’un géant désormais aux pieds d’argile.

Inertie généralisée autour des Lions indomptables ?

Après cette élimination de l’équipe fanion, tout le monde s’attendait à tout au moins à l’annonce de la démission du banc de touche. Rien n’est arrivé, et l’opinion éberluée a suivi le manager dire qu’il va se reposer dans l’immédiat et réfléchir sur les décisions à prendre. Dans la foulée, il lance un pétard en insinuant qu’il apprend et que l’équipe est en reconstruction. Reconstruction ? Il faut noter par ailleurs que le prédécesseur de Rigobert Song, le Portugais Antonio Conceiçao avait été limogé précipitamment par le président de la Fecafoot en 2022 à la sortie de la Can camerounaise, où il avait occupé la 3ème place parce qu’il n’avait pas rempli sa part de contrat, à 18 mois de son terme. Il avait disputé 23 matchs dont 14 victoires, 6 matchs nuls, et 3 défaites. Rigobert Song, avec le même nombre de matchs joués, compte 6 victoires, 8 matchs nuls et 9 défaites.

En comparant les résultats des deux hommes, le technicien camerounais est largement en deçà des résultats du Portugais. Pourquoi donc à défaut d’annoncer lui-même sa démission, n’est-il pas encouragé à rendre le tablier ? A la Fecafoot, c’est le silence radio comme si tout le monde était satisfait de ce décevant résultat. En plus de ceci, au sein de la tanière, le moral n’a jamais été au beau fixe, où la convocation des joueurs se fait dans une logique opaque, créant des frustrations et une atteinte psychologique des joueurs. Le feuilleton André Onana n’est pas encore bouclé, lui qui a été jeté au banc de touche pour des raisons inavouées. La non-convocation de Maxime Choupo Monting n’a pas encore fini de faire jaser.

Au niveau de la défense, on ne s’explique pas toujours la mise à l’écart d’un roc comme Michael Ngadeu Ngadjui. Lors de la cérémonie de remise du drapeau à l’équipe en route pour Yamoussoukro, le ministre des Sports et de l’éducation physique avait pris la peine de demander au banc de touche de ne sélectionner que les meilleurs joueurs. Rigo a fait ses choix et pour l’instant, il ne semble pas pressé d’assumer les résultats de ses convictions. Narcisse Mouelle Kombi devrait entrer dans la danse pour mettre de l’ordre à défaut de voir Etoudi siffler la fin de la récréation avec toutes les conséquences que cela comporte. L’image du pays n’a jamais été vilipendée à travers le monde ! Tout coach meurt toujours avec ses convictions. Dans cette optique, le choix d’un entraîneur qu’il soit expatrié ou national, devrait avoir pour unique feuille de route de mettre le football camerounais sur orbite en nettoyant les écuries sans état d’âme. C’est le chemin à suivre pour redorer le blason des temps perdus.

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