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Côte d’Ivoire > Spatial: Après le Sénégal, Prométhée va développer une constellation pour Yamoussoukrou

Face à l'effervescence qui entoure le spatial en Afrique, certains acteurs tentent de tirer leur épingle du jeu. La start-up du New Space Prométhée a signé une collaboration industrielle pour la mise en oeuvre d'une constellation ivoirienne de satellites, à l'occasion du Space Forum de La Tribune. L'entreprise installée à Toulouse va aussi accompagner le Sénégal avec le même objectif, pays qui prépare la sortie de terre d'une Space Valley.

Par panorama papers
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Par Sandra  Embollo

Cette signature aura été l’un des moments marquants de la septième édition du Space Forum. Organisé à Toulouse par La Tribune, mardi 10 septembre, ce grand raout de la filière spatiale a été l’occasion pour la start-up du NewSpace Prométhée d’engranger un nouveau contrat majeur. L’entreprise implantée à Toulouse a signé avec l’industriel ivoirien SaH Analytics International un contrat pour le développement de la première constellation ivoirienne de satellites.

« Cet accord entre nos deux entités vient formaliser et officiellement lancer les travaux qui doivent mener à la mise en orbite de cette prochaine constellation », commente Olivier Piepsz, le CEO de cette jeune entreprise du spatial spécialisée dans l’observation de la Terre.

« C’est un moment important pour nous », ne cache pas Yaya Sylla, le président de SaH Analytics. Celui qui est impliqué dans le deal pour le compte du gouvernement ivoirien attend de la part de son partenaire industriel français du soutien sur la formation de talents locaux, un travail collaboratif en matière d’ingénierie et un soutien important sur la construction du premier centre d’imagerie satellitaire du pays. « La population ne doit pas percevoir le spatial comme un luxe et de l’argent que nous jetons par la fenêtre », poursuit l’industriel.

« Parmi les priorités affichées (par le gouvernement ivoirien pour cette constellation, ndlr) figurent la sécurité des personnes et du territoire, la protection des frontières terrestres et maritimes, la lutte contre la pêche illégale et le piratage, ainsi que le dérèglement climatique, la préservation de la biodiversité, l’optimisation des ressources naturelles et la réduction des pollutions d’origine humaine », détaille le duo dans un communiqué commun.

Space Forum

De gauche à droite : Philippe Pham (Airbus Défence and Space), Maram Kairé (agence sénégalaise d’études spatiales), Yaya Sylla (SaH Analytics International) et Olivier Piepsz (Prométhée) (Crédits : Rémi Benoit).

Une Space Valley au Sénégal

Ce n’est pas la première collaboration de ce genre pour Prométhée, qui avance ses pions sur le continent africain, avec la promesse d’un accès à l’espace moins cher que par le passé pour ces nouvelles nations du spatial. Dans un schéma similaire à la collaboration avec la Côte d’Ivoire, l’entreprise qui dispose d’effectifs à Toulouse a signé en grande pompe un contrat avec l’agence spatiale sénégalaise.

« Le continent africain a pris conscience que le spatial n’est plus réservé seulement aux autres et que cela ne coûte pas aussi cher qu’auparavant. Le Sénégal entre dans le spatial pour être un acteur et non un spectateur. Nous travaillons avec Prométhée sur une constellation et nous espérons que deux premiers satellites seront mis en orbite dès 2025. Cette constellation, qui comprendrait sept à huit satellites au final, devrait être disponible pour 2028 », expose Maram Kairé.

Il est le directeur général de la toute nouvelle agence sénégalaise d’études spatiales, elle-même qui a mis en orbite son premier satellite cet été. En parallèle, le Sénégal travaille avec des partenaires sur l’envoi d’une première sonde en orbite lunaire pour 2030. Avant cela, le pays de l’Afrique de l’Ouest va se doter d’un premier centre d’assemblage, d’intégration et de tests pour ses futurs satellites.

« Nous sommes en train de travailler sur une Space Valley, à l’image de ce qu’est Toulouse pour l’Europe. C’est un projet d’envergure qui doit permettre aux générations futures de rêver d’espace, qui leur offrira la possibilité d’être formé dans leur pays et d’y travailler. Cette zone concentrera toute l’activité spatiale du Sénégal. Le projet est sur la table du président de la République et nous espérons le démarrer en 2025 », décrit le dirigeant.

Le besoin d’une relation gagnant-gagnant

Le Sénégal compte notamment sur ces investissements pour surveiller ses plateformes pétrolières en pleine mer, ainsi que lutter contre la pêche illégale tout particulièrement. « Pour l’Afrique, c’est une nouvelle technologie qui va apporter des éléments de décision au niveau des États. Cela va contribuer au développement économique de nos pays », insiste Yaya Sylla alors que son pays prépare actuellement la naissance d’une agence nationale du spatial à son tour. Dans cet environnement, et face à cette effervescence politique sur le sujet, les industriels comme Prométhée interviennent comme des tiers de confiance avec la volonté de partager leur savoir-faire à leurs clients.

« L’Afrique ne veut pas seulement acheter des produits, mais bien créer son propre écosystème spatial qu’elle pourra maîtriser », confirme Olivier Piepsz, le patron de Prométhée. « Les industriels occidentaux doivent proposer des partenariats basés sur du transfert technologique et de la formation, cela ne les ferait que grandir et consolider leur présence en Afrique », demande Yaya Sylla de SaH Analytics International

Cet appel à ce type de collaboration industrielle est surtout un message destiné aux grands groupes, pour lesquels ce genre de collaboration est encore nouveau. Mais soucieux de répondre à ces aspirations, Airbus a pris ce chemin, particulièrement avec l’Angola. « Pour le compte de ce pays, avec le soutien de l’ISAE, nous avons mis en place  un master pour les applications spatiales pour former leurs talents. L’Angola s’est déjà doté d’un satellite d’observation et va prochainement s’équiper d’un satellite de télécommunications (…) Le continent africain doit trouver sa voie, puis monter en puissance, ça prendra un certain temps », conclut Philippe Pham, le responsable des systèmes Télécom et de Navigation pour Airbus Defence.

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