Par Claude Paul Tjeg
La définition généralement admise décrit la forensique, comme l’ensemble des différentes méthodes d’analyse fondées sur les sciences, dans le but de découvrir des faits, d’améliorer des connaissances ou encore de résoudre des doutes et des problèmes. Yaoundé accueille depuis le 19 juillet 2022, la 7ème Conférence Mondiale de l’Institut International des professionnels certifiés de science Forensique (IICFIP). L’événement qui a été placé sous le patronage du Premier ministre a débuté le 19 juillet 2022 et s’achève ce jeudi 21 juillet 2022.
Ce brainstorming géant se veut une force de proposition pour l’amélioration des méthodes d’analyse et d’investigation pour lutter contre des fléaux tels que la corruption, la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Pour ce faire, nombre de spécialistes nationaux et internationaux ont rallié le Cameroun afin de donner aux responsables des finances et des organismes de répression des crimes financiers de divers pays africains qui participent à cette conférence, un aperçu de la contribution que peuvent apporter les sciences forensiques à l’éradication des fléaux évoqués supra. «La Conférence est orientée vers la lutte contre la corruption et le crime. Dans le contexte du numérique, la question de corruption au Cameroun, est une question très importante, et d‘ailleurs est répétée tout le temps par les politiques, comme étant l’un des problèmes qui entravent l’atteinte des objectifs de développement du Cameroun», a souligné Le Pr Bell Bidjok, expert sollicité
De ces assises vont jaillir des recommandations. Ces dernières seront progressivement intégrées aux politiques nationales de lutte contre les crimes financiers. Pour le Cameroun, cette rencontre tombe à pic. Elle est organisée au moment où le pays procède à un renouvellement de ses méthodes de lutte contre le blanchiment d’argent suite à une mise en garde du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac). L’institution sous régionale a, dans une correspondance adressée au gouvernement camerounais en mars 2022, mis en lumière les lacunes et les insuffisances du dispositif camerounais de lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme. Elle dénonçait notamment la non déclaration des cas suspects de blanchiment de capitaux et de financiers du terrorisme, lourdeurs administratives, collusion frauduleuse entre services compétents et criminels etc.
Mais en attendant les conclusions de la 7ème Conférence de IICFIP, les organisateurs de cet évènement, notamment Ervé Mandeng , le promoteur de la plateforme Cameroon Digital Boost, croient savoir que les séances de travail organisées lors de cette rencontre, vont permettre d’augmenter niveau de connaissances des publics cibles en développant les atouts de la police scientifique dans des domaines spécifiques tels que l’investigation criminelle, l’audit, la finance, les bâtiments et travaux public. Mais également fournir aux participants une plateforme d’échange et de débat, de partage d’expériences et de bonnes pratiques pour réduire les risques et les actes illégaux.
