Par Serge Aimé BIKOI
C’est depuis cette mi-journée que cette information circule sur certaines plateformes. L’information a été finalement confirmée. Ayaba Cho Lucas, un homme d’une cinquantaine d’années, a été interpellé pour des accusations liées à “l’incitation aux crimes contre l’humanité”. De nationalité allemande, Ayaba Cho Lucas est basé en Norvège depuis plusieurs années.
Le media local, Nrk, rapporte que ce chef de file du conseil du gouvernement d’ambazonie a été arrêté parce qu’il était soupçonné d’être impliqué dans un crime d’importance internationale. Selon des sources concordantes, il a été présenté ce jour en détention provisoire au tribunal de district d’Oslo tant la police estime qu’il existe “un risque de falsification des preuves”.
Anette Berger, procureur de la police norvégienne Kripos, a confirmé la gravité de la situation. “Nous en sommes à la première phase de l’enquête et il reste plusieurs étapes d’enquête à franchir”, indique-t-elle. L’affaire, qui fait l’objet d’une enquête préliminaire, lie le prévenu à un conflit armé en cours au Cameroun. Plusieurs plaintes ont été déposées par Me Emmanuel Nsahlai, avocat de l’État du Cameroun, contre les financiers des criminels qui terrorisent les zones anglophones. Plusieurs d’entre eux ont, d’ailleurs, été arrêtés aux États-Unis d’Amérique.
Rappelons que le conseil de gouvernement d’ambazonie prône l’indépendance du Sud du Cameroun. Au cours des sept dernières années, un conflit armé prolongé connu sous le nom de crise anglophone a été à l’origine de la destruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en raison des affrontements entre les séparatistes armés et les forces de défense et de sécurité de la République. À la suite de la répression de manifestations pacifiques en 2016, des groupes rebelles armés se sont déployés et ont promis de lutter pour l’indépendance des régions anglophones qu’ils appellent “ambazonie”. Le conflit armé, qui s’en est suivi, a tué 6.000 personnes et en a déplacé plus de 760.000 autres. Selon International crisis group, les groupes rebelles, l’armée et la police ont été accusés de perpétrer des abus et crimes contre les civils.