Par Arlette Akoumou Nga Avec Afp
Sa victoire ne faisait guère de doute, elle est désormais confirmée. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a remporté l’élection présidentielle avec 89,6 % des voix, s’assurant sans surprise un nouveau mandat de six ans, a annoncé, lundi 18 décembre, l’Autorité nationale des élections.
Le chef de l’Autorité, Hazem Badawy, a déclaré que la participation avait atteint un taux “sans précédent” de 66,8 % parmi les 67 millions d’électeurs égyptiens. Plus de 39 millions d’électeurs ont donc voté pour Abdel Fattah al-Sissi, à la tête du pays depuis 2014.
Le président sortant était opposé à trois candidats : Hazem Omar, chef du Parti populaire républicain et deuxième du scrutin avec 4,5 % des voix, Farid Zahran, chef d’un petit parti de gauche et Abdel-Sanad Yamama, du Wafd, parti de centre-droit centenaire mais désormais marginal. Dans les rues, les panneaux de campagne du président étaient partout. Plusieurs électeurs sortant des urnes ont confié à l’AFP qu’ils “ne connaissaient pas les autres candidats”.
Pendant dix ans, la répression de l’opposition a éliminé toute concurrence sérieuse pour Abdel Fattah al-Sissi, le cinquième président issu des rangs de l’armée depuis 1952. Son administration a vu l’emprisonnement de milliers de prisonniers politiques, l’espace de dissidence étant progressivement réduit. L’opposition avait toutefois pris de l’élan cette année au moment de la campagne présidentielle, mais l’attention des médias et des opinions dans l’ensemble des pays arabes a vite été détournée le 7 octobre par la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.
Crise économique
La victoire d’Abdel Fattah al-Sissi lui assure un troisième mandat débutant en avril et censé être le dernier, conformément à la Constitution égyptienne. Son élection n’est pas une surprise dans le pays de 106 millions d’habitants en proie à de multiples crises, allant du pouvoir d’achat à la guerre dans la bande de Gaza voisine. En pleine crise économique, l’inflation est actuellement de 36,4 % tandis que la monnaie a perdu la moitié de sa valeur et que les prix de certains aliments de base augmentent chaque semaine.
Deux tiers de la population vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté. Aux présidentielles de 2014 et 2018, Abdel Fattah al-Sissi l’avait emporté avec plus de 96 % des suffrages.