Par Joël Onana
Le bureau du procureur «va ouvrir une enquête sur la mort violente de neuf personnes dans la prison d’El Inca», a annoncé l’institution sur Twitter, précisant que «l’enlèvement des corps est en cours». Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient un hélicoptère survolant la prison, située dans le nord de la capitale.
«Créer le chaos»
Ces violences interviennent quelques heures après le transfert par les autorités pénitentiaires d’un redouté chef de gang, nommé Bermudez, depuis cette prison d’El Inca vers un autre centre pénitentiaire de haute sécurité, dans la grande ville portuaire de Guayaquil. Un autre chef de gang a lui aussi été transféré d’une autre prison vers Guayaquil. Annonçant dans la matinée cette mesure d’isolement visant ceux qui cherchent à «créer le chaos», le président équatorien Guillermo Lasso avait diffusé des photos de l’opération. Les centres de détention du pays sont le théâtre de violences récurrentes entre gangs rivaux. Depuis février 2021, on recense huit massacres dans ces prisons et 400 détenus tués, la plupart démembrés et brulés.
Les dernières violences remontent au 8 novembre, lorsque huit détenus sont morts dans la prison d’El Inca. Début novembre, le gouvernement a entamé le transfèrement de 2400 détenus, déclenchant une violente offensive des bandes criminelles liées au trafic de drogue. Ces groupes illégaux ont mené des attentats à la voiture piégée près de stations-essence et de casernes de police et ont provoqué des fusillades. Huit personnes, dont cinq policiers, sont mortes dans ces attaques survenues à Guayaquil, ville portuaire stratégique pour le transport de la drogue vers les Etats-Unis et l’Europe, devenu un fief des mafias rivales du trafic de stupéfiants.