Par Sasha Blanche
En conférence de presse à Miami, les enquêteurs américains expliquent que ces quatre hommes ont joué un rôle clé dans la préparation de l’assassinat du président haïtien le 7 juillet 2021, assassinat largement fomenté en Floride où les quatre hommes résidaient et ont tous été arrêtés hier matin.
Les trois premiers, un Colombien de 50 ans, un Vénézuélien de 59 ans et un Américain d’origine équatorienne de 54 ans travaillaient tous dans une compagnie de sécurité basée près de Miami. Tous sont accusés de soutien à une conspiration pour kidnapper ou tuer le président d’Haïti. Le quatrième, Frederick Bergman, arrêté à Tampa est décrit comme le financier de l’opération. Il est notamment accusé d’avoir fourni des gilets par balle au commando d’anciens militaires colombiens, auteurs du raid contre le palais présidentiel.
Ces hommes étaient motivés par « l’argent et le pouvoir » selon les mots des enquêteurs. Selon leurs échanges Sms, ils espéraient remplacer Jovenel Moïse par un homme à leur solde. Leurs arrestations portent à onze le nombre d’accusés actuellement détenus aux États-Unis dans le cadre de cette enquête lancée il y a près d’un an.
L’interpellation de ces quatre nouveaux suspects par le gouvernement américain est un signe de contribution et de solidarité à l’endroit du peuple haïtien, de l’avis de Pierre Robert Auguste, président de l’association des entrepreneurs de l’Artibonite, interrogé par notre source dit :
« Moi, personnellement je souhaite qu’on arrive à mettre la main sur le dernier des complices. Tout en estimant que c’est une gifle pour la justice haïtienne qui était incapable d’assumer pleinement ses prérogatives pénales. »
C’est aussi l’avis de maître Caristhene Fleurmond, coordonnateur de l’Espace de réflexion et d’action citoyenne (Erac). Même s’il estime que c’est grand pas vers l’aboutissement de l’enquête, mais il n’éprouve aucune fierté parce que c’est la justice américaine qui essaie tant bien que mal de faire la lumière sur l’assassinat du président haïtien après plus d’un an:
« Ce que nous n’apprécions pas c’est que la justice haïtienne est absorbée par la justice américaine. Nous, en tant que citoyens organisés, en tant que citoyens de la République nous ne sommes pas joyeux, nous ne sommes pas contents de la façon dont ces arrestations se font. Et elles se font par les autorités américaines. On a l’impression que le président Jovenel était un président américain. »
déclare t-il.