Par Joël Onana
Quatre membres de la milice d’extrême droite “Oath Keepers” ont été reconnus coupables lundi 23 janvier de sédition pour leur rôle dans l’assaut du Capitole, à l’issue du second procès organisé sur ce chef d’accusation extrêmement rare.
Depuis l’attaque du 6 janvier 2021, plus de 950 partisans de l’ex-président républicain Donald Trump ont été arrêtés et inculpés pour avoir semé le chaos dans le siège de la démocratie américaine.
Parmi eux, seuls 14 militants de groupuscules d’extrême droite – neuf membres des “Oath Keepers” et cinq “Proud Boys” – ont été accusés de “sédition”, un chef passible de 20 ans de prison qui implique d’avoir planifié l’usage de la force pour s’opposer au gouvernement.
Faute de place suffisante dans le tribunal fédéral de Washington, la justice a organisé le procès des Oath Keepers, accusés de s’être entraînés et armés pour l’occasion, en deux temps.
Un premier procès s’est conclu fin novembre par un verdict mitigé : le fondateur de cette milice, Stewart Rhodes, et un responsable local ont été déclarés coupables de sédition, mais leurs trois co-accusés ont été acquittés sur ce chef.
Lundi, à l’issue du second procès, les jurés ont jugé coupables les quatre derniers Oath Keepers, des hommes âgés de 38 à 64 ans décrits comme de dangereux “traîtres” par l’accusation, mais comme des “fanfarons” par leurs avocats.
Le procès des Proud Boys, dont leur leader Enrique Tarrio, s’est ouvert en décembre et était toujours en cours lundi, dans le même tribunal.
Par ailleurs, un homme de 62 ans, qui avait été immortalisé les pieds sur une table dans le bureau de la cheffe démocrate Nancy Pelosi pendant cette attaque, a été reconnu coupable d’autres délits. Les jurés ont déclaré Richard Barnett coupable notamment d’entrave à une procédure officielle, vol et intrusion dans un bâtiment officiel avec une arme dangereuse (un bâton de marche capable d’envoyer des décharges électriques).
Le 6 janvier 2021, il avait été photographié par l’Afp dans le bureau de la cheffe de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, les pieds sur un meuble. Le cliché avait fait le tour du monde et permis à la police de l’interpeller rapidement. Selon le dossier d’accusation, ce partisan de la mouvance complotiste Qanon avait laissé un message insultant à la démocrate et volé une enveloppe qu’elle avait signée.
Pendant son procès, il s’était montré défiant, assurant avoir été “poussé à l’intérieur” du Capitole par la foule. Sa peine sera prononcée en mai. En attendant, il reste assigné à résidence avec un bracelet électronique.