Par Sandra Embollo
Les États membres des Nations unies n’ont pas pu adopter un texte final, au soir du vendredi, lors de la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Les États membres du traité n’ont pas été en mesure de s’entendre autour d’une formulation mutuellement acceptable, sur certains paragraphes du projet dans un document qui compte 36 pages.
Des diplomates ont déclaré au correspondant de l’Agence Anadolu que la délégation russe, qui participe aux négociations, a fermement rejeté toute référence concernant le contrôle des forces russes sur la centrale nucléaire de Zaporijia (sud-est de l’Ukraine) dans le projet de texte.
Le projet de texte final a condamné la “menace d’utilisation d’armes nucléaires” et appelé à “l’arrêt de la modernisation des arsenaux nucléaires par les Etats qui en détiennent”.
Le projet exprimait “une profonde préoccupation concernant les opérations militaires en cours dans et autour de la centrale nucléaire de Zaporijia“.
Et a exigé “de rétablir le contrôle des autorités ukrainiennes compétentes sur la centrale, qui est passée sous le contrôle des forces russes, depuis le 4 mars dernier“.
Les environs de la station sont le théâtre d’attaques aériennes, dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement.
Zaporijia est la plus grande centrale nucléaire d’Europe, abritant 6 réacteurs nucléaires, qui fournissent environ 20 % de l’électricité totale de l’Ukraine, avec une capacité de production d’environ 5 700 mégawattheures.
Le représentant permanent de la France à la Conférence sur le désarmement, l’ambassadeur Yann Hwang, a lu un communiqué aux journalistes au nom de 55 pays parmi lesquels figurent la Türkiye, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.
Le communiqué a souligné “l’engagement envers le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en tant que pierre angulaire du désarmement nucléaire et du régime de non-prolifération”.
D’autre part, le directeur adjoint du “Département de la non-prolifération et du contrôle des armements” du ministère russe des Affaires étrangères, Igor Vishnevetsky, a exprimé ses “regrets pour l’absence de consensus sur le document final de la conférence”.
Dans un discours prononcé lors de la séance de clôture de la conférence, Vishnevetsky a déclaré que “plusieurs pays qui ne sont pas d’accord sur un large éventail de questions contenues dans le projet de texte”.
La promulgation du texte final nécessite l’approbation des 191 États parties au traité.
Il convient de noter qu’il s’agit de la deuxième conférence consécutive, tenue pour examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, où les États membres ne parviennent pas à trouver un consensus sur un texte final.
La conférence précédente s’est tenue en 2015, et les divergences à l’époque avaient porté sur la nécessité d’éliminer les armes de destruction massive de la région du Moyen-Orient, ce qui avait aussi empêché l’adoption d’un texte final.
Depuis l’entrée en vigueur du traité de 1970, les signataires du traité de non-prolifération tiennent une conférence tous les 5 ans pour faire le point sur l’application de ses termes.
Le traité vise à renforcer la coopération sur les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et à encourager le désarmement nucléaire dans le monde entier.