Par David Newman
L’armée américaine mène des exercices «inédits» pour se préparer à un potentiel conflit contre la Chine sur le «difficile théâtre d’opérations indo-pacifique», rapporte le New York Times dans un article publié le 29 octobre.
Selon le journal américain, ces manœuvres militaires se basent en grande partie sur les particularités du terrain côtier de l’Asie orientale, à travers notamment des opérations de saut en parachute, des simulations d’opérations militaires, des tests pour adopter le meilleur maquillage de camouflage et la conception de nouveaux véhicules adaptés au terrain.
Le journal décrit certaines des manœuvres les plus récentes entreprises par l’armée américaine, qualifiant certaines opérations d’ «intrinsèquement dangereuses», où d’importantes difficultés opérationnelles et logistiques ont été détectées». Ce mois-ci, par exemple, 864 parachutistes ont effectué des sauts d’essai en Alaska, mais seulement la moitié ont réussi à atteindre le point d’arrivée, plusieurs d’entre eux s’étant blessés, raconte le New York Times. Le journal relate que d’autres exercices ont eu lieu dans le Pacifique, notamment à quelques dizaines de kilomètres de Pearl Harbor, où l’armée américaine a effectué des tests d’atterrissage, tandis que des exercices de camouflage de véhicules et d’unités de commandement et de contrôle ont eu lieu à Hawaï. «Lourde, lente et encombrante» L’armée américaine, bien trop «lourde», «lente» et «encombrante» – pointe le journal – tente à travers ces manœuvres de «se transformer» pour se déployer rapidement en Asie, si nécessaire.
Le New York Times explique que deux décennies de lutte contre le terrorisme en Afghanistan et au Moyen-Orient ont rendu l’armée américaine encore «moins adaptée» au combat dans le Pacifique contre un adversaire «moderne» et «de haute technologie». Contrairement aux talibans ou à d’autres groupes – souligne le journal – la Chine dispose de satellites capables d’analyser le champ de bataille en temps réel, et l’armée américaine devra «apprendre à voler sous le radar».
Selon le journal, le Pentagone définit le scénario simulé par ces manœuvres comme une «guerre des grandes puissances», qui impliquerait un conflit ouvert entre les «deux forces armées les plus puissantes du monde», toutes deux superpuissances nucléaires, et avec la participation possible d’autres adversaires équipés d’armes nucléaires comme la Corée du Nord et la Russie. Dans un conflit de ce type – écrit le New York Times – les forces armées américaines subiraient probablement des pertes comparables à celles des guerres les plus sanglantes de l’histoire du pays : un conflit de ce type se déroulerait sur terre, sur mer et dans les airs, et l’Armée «se prépare précisément à cette éventualité».
Récemment, le Wall Street Journal a rapporté que l’utilisation «intensive» des missiles anti-aériens américains, notamment par Israël et par l’Ukraine faisait craindre une «rupture de stock» et suscitait des inquiétudes quant à l’état de préparation de l’armée américaine dans le Pacifique.