Par Arlette Akoumou Nga
Eté 2013, pause déjeuner. En haut d’une tour du centre-ville d’Athènes, Morris Pearl s’approche du plateau à desserts. Il est l’un des directeurs généraux de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, et son équipe a été mandatée pour évaluer l’état de santé des banques grecques. « J’ai jeté un œil par la fenêtre et aperçu un mouvement de foule dans la rue, raconte-t-il en visio, depuis son bureau new-yorkais. Quand j’ai compris qu’il s’agissait de Grecs désespérés par l’austérité, j’ai regardé les banquiers bien nourris autour de moi : que faisons-nous de bien pour ce pays, au juste ? »
Quelques mois plus tard, il démissionne et rejoint les Patriotic Millionaires, une organisation regroupant 250 Américains dont les revenus annuels dépassent 1 million de dollars (environ 950 000 euros) ou dont le patrimoine vaut plus de 5 millions de dollars. « Les riches ne sont pas tous cupides : nous voulons que le monde aille mieux, et ce ne sera possible que si les gens comme moi paient plus d’impôts. »