Par Sandra Embollo avec Afp
Donald Trump voit un nouvel obstacle se dresser pour ses ambitions présidentielles, avec son inculpation par la justice fédérale, alors que l’ex-président républicain américain rêve de reconquérir la Maison Blanche en 2024. Donald Trump a annoncé jeudi 8 juin avoir été inculpé pour sa gestion des archives de la Maison Blanche.
“L’administration corrompue de Biden a informé mes avocats que j’ai été inculpé, vraisemblablement dans la fausse affaire des boîtes”.
a-t-il écrit sur son réseau Truth Social en référence aux cartons de documents emportés avec lui en quittant Washington.
Donald Trump, désormais le premier ancien président de l’histoire des États-Unis inculpé par la justice fédérale, est également poursuivi pour entrave à la justice et faux témoignage, a-t-il ajouté.
Aucune confirmation n’était immédiatement disponible au ministère de la Justice. La Maison Blanche a indiqué avoir appris l’inculpation par les médias et un porte-parole s’est refusé à tout commentaire, soulignant que le ministère “conduit ses enquêtes criminelles de manière indépendante”, a rapporté la chaîne Cnn.
Le milliardaire, dont le domicile de Floride avait été perquisitionné l’été dernier par des agents du Fbi à la recherche de ces dossiers, a fait savoir qu’il était convoqué mardi devant un tribunal fédéral à Miami – à la veille de son 77ème anniversaire. Son avocat Jim Trusty a précisé sur Cnn que son client se rendrait à cette convocation et qu’il faisait l’objet de sept chefs d’inculpation, notamment en vertu d’une loi sur l’espionnage qui interdit de garder des documents classifiés dans des endroits non autorisés et non sécurisés.
En mars, il avait déjà été inculpé pour plusieurs fraudes comptables par la justice de l’État de New York en lien avec un paiement réalisé avant la présidentielle de 2016 pour faire taire une actrice de films X qui dit avoir été sa maîtresse. L’ex-magnat de l’immobilier, qui devance pour l’instant largement les autres candidats à l’investiture républicaine, s’est toujours défendu de toute malversation et se présente comme victime d’une “persécution politique”. “Je suis innocent, je n’ai rien fait de mal et je vais me battre”, a-t-il encore assuré jeudi soir dans une vidéo mise en ligne sur Twitter, en dénonçant “de l’ingérence électorale au plus haut niveau”.
Pour faire taire les accusations de machination, le ministre de la Justice Merrick Garland a nommé en novembre un procureur spécial, Jack Smith, chargé de superviser cette enquête de manière indépendante, ainsi qu’une autre sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut du Capitole. Un autre procureur spécial enquête en parallèle sur des documents classés confidentiels retrouvés en début d’année dans un ancien bureau et au domicile du président démocrate Joe Biden par ses avocats.
Ces trouvailles embarrassantes, ainsi que d’autres chez l’ex-vice-président Mike Pence, ont permis à Donald Trump de minimiser la gravité de sa conduite, même si Joe Biden a toujours coopéré avec la justice, restituant de son plein gré les documents, en nombre bien moindre. Ce dossier est plus sérieux, sur le fond, que celui de New York. Et les déboires de Donald Trump ne s’arrêteront sans doute pas là.
Une procureure de l’État de Géorgie, qui enquête depuis des mois sur les pressions exercées par le républicain pour tenter de changer le résultat de la présidentielle de 2020, doit annoncer d’ici septembre le résultat de ses investigations.