Par Joël Onana
Fondé en 2010 par le conservateur James O’Keefe, à qui il a parfois été reproché de mal présenter le contexte des enregistrements qu’il a révélés sur son site, le média conservateur Project Veritas a mis en ligne le 25 janvier une séquence filmée, entrecoupée à plusieurs reprises, tournée en caméra cachée lors d’un repas avec un homme présenté comme étant Jordon Trishton Walker, directeur de la recherche et du développement chez Pfizer.
«Nous avons obtenu des documents internes de Pfizer attestant que Jordon Walker est le directeur de Pfizer chargé de la recherche et du développement des opérations stratégiques».
a en effet affirmé James O’Keefe sur Twitter, images à l’appui.
Cette présentation a toutefois laissé perplexe certains observateurs, dont le site Medika Life. Le géant pharmaceutique s’efforcerait-il de faire muter le virus du Covid-19 pour commercialiser de nouveaux vaccins ?
«Ce n’est pas ce que nous disons au public, non. [Mais] c’est une idée qui a été entendue en réunion».
explique l’homme à l’image à son interlocuteur.
Dans le cadre d’une conversation bien-allant, il assure en effet que son entreprise explorerait cette possibilité de faire muter le virus du Covid-19 afin de travailler au possible développement «de nouvelles versions de vaccins». «Mettre le virus chez des singes» Faisant jurer à son interlocuteur de ne rien répéter, l’homme présenté comme Jordon Walker évoque en effet une méthode qui consisterait à «mettre le virus chez des singes».
«Nous [pourrions faire en sorte] qu’ils s’infectent les uns les autres, [pour] collecter des échantillons en série sur eux […] ; nous pourrions également réaliser des simulations, ce que nous préférerions. [Car] il faut s’assurer que ce virus que vous faites muter ne crée pas quelque chose qui va partout, ce qui, je suppose, est la façon dont le virus a commencé à Wuhan, pour être honnête. Cela n’a aucun sens que ce virus soit sorti de nulle part, c’est absurde».
développe l’homme à l’écran.
Pour rappel, alors que l’origine du virus a fait l’objet d’un débat houleux depuis le début de la pandémie, la thèse d’une fuite d’un laboratoire en Chine suscite la méfiance de l’Oms qui, en juin 2022, insistait sur l’absence de preuves définitives. Au cours de cette séquence vidéo, l’homme présenté comme Jordon Walker pointe par ailleurs l’existence d’intérêts mutuels entre l’industrie pharmaceutique américaine et des responsables gouvernementaux de son pays, lesquels, selon lui, seraient susceptibles de poursuivre leur carrière dans de grandes entreprises du secteur.
«Pour être honnête, c’est plutôt bien pour l’industrie [mais] c’est mauvais pour le reste du monde en Amérique»
estime-t-il à ce sujet.