Par Arlette Akoumou Nga
Ils ont foulé les couloirs de la Maison-Blanche côte à côte pendant huit ans et continuent, six ans après, de se serrer les coudes. Lors d’un déjeuner privé en juin dernier, l’ancien président américain Barack Obama a apporté son soutien à l’actuel dirigeant démocrate Joe Biden, en vue de la prochaine élection présidentielle de 2024, rapporte le Washington Post.
Selon deux personnes au fait de cette réunion, Barack Obama a promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider le président à se faire réélire. Mais surtout, il a tenu à le mettre en garde contre la menace que pourrait représenter Donald Trump. Une menace que semble sous-estimer le Parti démocrate.
En-tête dans les sondages
Le milliardaire républicain semble en effet être en bonne voie pour retrouver le bureau ovale, après un premier mandat tumultueux de 2016 à 2020. Et ce, malgré toutes les affaires judiciaires dans lesquelles il est impliqué.
Ce mardi encore, Donald Trump a été inculpé, pour la troisième fois, pour avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020 ainsi que pour son rôle dans l’assaut du Capitole, en janvier 2021. Il est accusé de “complot contre l’État”, une première pour un président américain.
Mais, cela ne semble pas arrêter sa base, solide. Celui qui a fait face à deux procédures de destitution pendant son mandat apparaît comme le favori des primaires républicaines, selon un sondage publié lundi par le New York Times. Il obtiendrait 54% des votes des fidèles républicains, contre seulement 17% pour le gouverneur de Floride Ron DeSantis, le numéro 2, jusqu’ici vu comme son principal rival.
De même, face à Joe Biden: s’il y avait match retour, le score final serait serré. Donald Trump emporterait les faveurs de 45% des Américains, contre 41% pour l’actuel président, révèle un sondage publié lundi par The Hill. A noter qu’aux États-Unis, le président est élu au suffrage universel indirect, les citoyens votent pour un collège électoral ensuite chargé de désigner le vainqueur.
L’inquiétude de Barack Obama est donc légitime face à cet homme d’affaires qui base sa popularité sur sa capacité à parler aux classes populaires ouvrières et à désigner “un ennemi,commun”, les “élites” -à comprendre les démocrates- responsables de tous les maux du pays. Il compte donc aussi jouer sur sa propre popularité, sur son statut de “star”, comme le note le quotidien américain, pour redorer le blason de Joe Biden.
Un soutien qui divise au sein du Parti
Ce soutien affiché divise au sein du parti au pouvoir. Certains démocrates gardent une rancoeur quant à la position de Barack Obama avant l’élection de 2016. Il avait clairement fait comprendre qu’Hillary Clinton devait être candidate à sa succession, plutôt que son vice-président Joe Biden. En 2020, il aurait aussi refusé de soutenir l’octogénaire tant qu’il n’avait pas officiellement obtenu l’investiture du parti après les primaires.
Des collaborateurs de Joe Biden rejettent pourtant toute idée de tension et affirment qu’avant de donner son soutien public en 2020, Barack Obama aurait donné du sien en coulisse. “Personne n’a soutenu plus fermement l’administration Biden-Harris et son programme que le président Obama, son équipe et les vétérans de l’administration Obama-Biden”, a déclaré Andrew Bates, porte-parole de la Maison-Blanche, dans un communiqué.
En-tout-cas, une fois Joe Biden au pouvoir, le 44ème président des Etats-Unis a foulé le terrain pour assurer la cote de popularité du président avant les élections de mi-mandat. Entre 2020 et 2022, il a organisé de grands rassemblements dans les États clés appelés les “swing states” et s’est employé à séduire les jeunes électeurs.
