Par Arlette Akoumou Nga
Après l’Iowa, le New Hampshire. L’ancien président américain Donald Trump s’est adjugé, mardi 23 janvier, la victoire des primaires républicaines de cet Etat du nord-est des Etats-Unis, une semaine après le succès inaugural décroché dans le Midwest.
Selon des projections de télévisions et plus de 60 % des bulletins dépouillés, le milliardaire a remporté environ 54 % des voix contre 44 % pour sa concurrente, Nikki Haley, alors que le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, arrivé deuxième dans l’Iowa, a annoncé dimanche se retirer de la course à l’investiture républicaine pour la Maison Blanche.
Ce résultat constitue un revers pour Nikki Haley, désormais la seule rivale de Donald Trump. L’ancienne ambassadrice américaine à l’Onu a investi beaucoup de temps et de ressources financières pour gagner le New Hampshire, mais elle a reconnu mardi soir sa défaite, tout en affichant sa détermination. « Cette course est loin d’être terminée », a-t-elle lancé, sur place, devant une foule de partisans. « Une investiture de Trump serait une victoire pour Biden », a-t-elle martelé.
Mme Haley, 52 ans, a intensifié ses critiques à l’égard de l’ancien président républicain, remettant en question son acuité mentale et se présentant comme une candidate unificatrice qui inaugurerait un changement générationnel. Voulant attirer les républicains plus modérés et les indépendants, l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud – Etat qui votera ses primaires républicaines le 24 février – reproche à son ancien président de charrier le « chaos », allusion probable à ses multiples poursuites pénales, notamment pour tentatives illicites d’inverser les résultats de l’élection de 2020.
« Donald Trump a montré qu’il était bon pour casser des choses. Mais nous avons besoin de quelqu’un qui peut aussi réparer les choses », a-t-elle lancé. Ces appels n’ont toutefois pas trouvé d’écho auprès d’un nombre suffisant d’électeurs.
« Ils vont tous de nouveau voter pour moi »
M. Trump peut, lui, se targuer d’être le premier candidat républicain à la présidence à remporter des scrutins ouverts dans l’Iowa et le New Hampshire depuis que ces deux Etats figurent en tête du calendrier électoral, en 1976. Cela démontre la rapidité avec laquelle les électeurs du Grand Old Party (GOP) se sont ralliés à lui pour en faire leur candidat pour la troisième fois consécutive.
Lors de son dernier meeting de campagne lundi soir, Donald Trump s’en est encore pris à Nikki Haley, « candidate qui perd et qui placera l’Amérique en dernier ». « Si vous voulez un président qui place à chaque fois l’Amérique d’abord, alors votez Donald Trump », avait-il lancé. En remportant facilement ces deux premiers Etats, le milliardaire de 77 ans confirme son statut d’ultra-favori de la droite américaine pour l’élection présidentielle de novembre, qui désignera un successeur à Joe Biden ou permettra à ce dernier d’effectuer un deuxième et dernier mandat de quatre ans.
« Ils vont tous de nouveau voter pour moi », a lancé M. Trump, qui n’a toujours pas reconnu la victoire de Joe Biden en 2020, l’accusant d’avoir fraudé pour l’emporter. « Biden est le pire président de l’histoire de ce pays », a-t-il ajouté près d’un bureau de vote du New Hampshire qui organisait des primaires pour les deux partis, républicain et démocrate. Pour affronter le président sortant le 5 novembre, il faudra que Donald Trump soit investi cet été par la convention de son parti, au terme de toutes les primaires dans les Etats américains face à Nikki Haley, l’unique concurrente encore en lice.
Le New Hampshire ne représente que 22 délégués sur 1 215 nécessaires pour être officiellement désigné candidat républicain. Mais par rapport à des Etats plus conservateurs, il donne une bonne indication d’un possible succès dans les primaires suivantes.
Joe Biden s’impose aussi, mais dans une primaire symbolique
Sans attendre les prochaines échéances, Joe Biden a déjà fait de l’ancien président son rival pour le scrutin de novembre. « Il est maintenant clair que Donald Trump sera le candidat des républicains. Et mon message au pays est que les enjeux ne pourraient être plus importants. Notre démocratie. Nos libertés individuelles (…). Notre économie (…). Tout est en jeu », a-t-il réagi dans un communiqué.
Le président en exercice a, lui, remporté mardi la primaire démocrate symbolique du New Hampshire, face à deux concurrents peu connus, l’élu Dean Phillips et l’écrivaine Marianne Williamson. En raison d’un désaccord avec l’antenne locale du Parti démocrate sur le calendrier électoral, Joe Biden ne figurait pas sur les bulletins de vote. Mais les électeurs ont tout de même pu inscrire son nom afin de lui apporter leur voix.
Le candidat démocrate était mardi en Virginie, près de Washington, en campagne pour défendre le droit à l’avortement, thème qui risque de peser lourd lors de la présidentielle face à des conservateurs accusés de vouloir restreindre l’accès à l’IVG toujours un peu plus.