Par Arlette Akoumou Nga
«Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge », disait Voltaire. Pendant que Joe Biden tâche de se présenter en meneur du monde libre face aux menaces extérieures au sommet de l’Otan, dans son propre pays, les digues sont sur le point de céder. De plus en plus d’élus démocrates réclament ouvertement un autre candidat pour la future présidentielle. Au Sénat, Oeter Welch a été le premier d’entre eux à appeler publiquement le président à se « retirer de la course ». Même Chuck Schumer, le leader de la majorité démocrate, aurait dit en privé, selon des informations de presse, qu’il serait ouvert à un remplacement. Une information ensuite démentie par l’intéressé dans un communiqué.
Toujours au congrès, Nancy Pelosi, l’ancienne présidente de la chambre, explique que le président doit se décider rapidement. Sur MSNBC, Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants restée très influente, a mis le démocrate au pied du mur, de manière subtile mais implacable. « C’est au président de décider s’il va se présenter » en novembre face à son prédécesseur républicain Donald Trump, a-t-elle déclaré sur cette chaîne prisée des démocrates. « Nous l’encourageons tous à prendre cette décision car le temps presse », a-t-elle ajouté. Même chez les célébrités, il perd des soutiens. L’acteur George Clooney, fervent démocrate, qui a déjà récolté beaucoup d’argent pour le candidat dans son milieu, explique que Joe Biden n’est plus celui qu’il était. Pendant ce temps, Donald Trump observe et fait savoir qu’il préférerait que Joe Biden reste son adversaire. C’est qu’il ne faut jamais interrompre un ennemi qui fait une erreur, disait Napoléon.
Crash test
Cette pression s’accentue alors que Joe Biden, qui joue désormais sa survie politique à chaque apparition publique, fera face ce jeudi soir à un test redoutable pour sa candidature à la présidentielle en donnant une conférence de presse, un exercice qu’il n’affectionne pas. Et ce sera « une conférence de presse de grand garçon », promet la Maison Blanche, sans plus de détails sur la durée ou le déroulement. Cette expression curieuse vise sans doute à distinguer ce rendez-vous des courtes séances de questions/réponses bien balisées auxquelles le président américain se prête généralement en compagnie des dirigeants étrangers qu’il reçoit, et lors desquelles quatre journalistes au total, désignés à l’avance, posent des questions.
Joe Biden devra avoir de la répartie, s’exprimer clairement, d’une voix assurée, sans notes et sans prompteur. En somme, tout ce qu’il a été incapable de faire le 27 juin dernier pendant un débat face à son adversaire républicain Donald Trump, qu’il affrontera lors de l’élection présidentielle de novembre. Le démocrate de 81 ans, même s’il n’a pas réussi depuis ce duel télévisé calamiteux à apaiser les doutes qui rongent son parti, a redit très clairement qu’il n’entendait pas se retirer.