Par Arlette Akoumou Nga
Diamondback et Endeavor devraient peser 50 milliards de dollars. À elles deux, les sociétés vont surtout se hisser au rang de troisième producteur de pétrole et de gaz de schiste du bassin permien, cette immense région qui couvre l’ouest du Texas et une partie du Nouveau-Mexique concentre aujourd’hui près de la moitié de la production américaine de pétrole.
Nouvelle étape
Mais cette union marque aussi une nouvelle étape dans la consolidation du secteur aux États-Unis. Les géants, attirés par les opportunités de synergie et donc d’économies, enchainent les acquisitions. Ces derniers mois, Exxon Mobil a racheté l’un des spécialistes du gaz de schiste Pionneer Natural Resources, tandis que Chevron s’est offert son compatriote Hess Corporation.
Les capacités bondissent aux États-Unis
L’objectif est d’extraire toujours plus de pétrole. Les capacités de production aux États-Unis ont bondi ces dernières années. Elles ont atteint un record en novembre : avec plus de 13 millions de barils de produit par jour. De quoi consolider la place des États-Unis, premier producteur mondial de pétrole, loin devant l’Arabie saoudite.
L’Agence Internationale de l’Énergie célèbre ses 50 ans sur fond de transition énergétique
Au lendemain de l’annonce de ce rachat, l’Agence Internationale de l’Energie (Aie) célèbre aujourd’hui son 50e anniversaire. C’est une instance créée en 1974 pour assurer les approvisionnements de pétrole des pays de l’Ocde. Plus de trente ministres et plusieurs personnalités, parmi lesquelles John Kerry et Ursula Van der Layen, la présidente de la commision sont attendues pour deux jours, jusqu’au 14 février, au siège de l’organisation à Paris. Des patrons de grands groupes énergétiques et des membres de la société civile vont aussi assister aux échanges. Mais l’AIE a évolué avec son temps et son directeur en est convaincu : le monde peut se passer de nouveaux projets d’extractions d’hydrocarbures.
Comment continuer de produire, se déplacer, se chauffer, se nourrir, sans réchauffer le climat ? Les participants se demanderont comment financer les investissements majeurs nécessaires à ce tournant critique pour l’avenir de la vie sur la planète sans susciter d’inégalités supplémentaires et de conflits, selon Eamon Ryan, ministre irlandais de l’Environnement et du Climat qui présidera la réunion aux côtés du ministre français de l’Economie et de l’Energie Bruno Le Maire.
« Il s’agit du projet de paix des temps présents, et nous devons nous assurer que toutes les parties du globe se sentent soutenues, pas seulement les riches », a déclaré le ministre Français de l’Économie dans un communiqué diffusé avant l’ouverture des débats. « Si le monde veut développer des énergies alternatives aux énergies fossiles » qui n’émettraient plus de CO2 réchauffant l’atmosphère comme le font actuellement le charbon, le pétrole et le gaz naturel, les investissements mondiaux (publics et privés) devront atteindre 4 500 milliards de dollars par an d’ici 2030, a-t-il rappelé. Sur ce total, l’AIE estime « qu’au moins 2 200 milliards devraient être investis chaque année dans les pays émergents et en développement », a-t-il ajouté.