Par Sandra Embollo avec Afp
Elon Musk est en colère. Le très médiatique Pdg du constructeur automobile Tesla s’est exprimé pour la première fois sur la grève quitouche ses usines en Suède. Ce mouvement a débuté fin octobre quand quelque 130 mécaniciens, travaillant dans 10 ateliers Tesla répartis dans sept villes de Suède, ont débrayé pour la première fois à la demande du syndicat IF Metall. Le mouvement s’est ensuite étendu à d’autres ateliers où sont réparées des voitures électriques du groupe, mais aussi à la construction qui a annoncé qu’elle cesserait la maintenance des sites Tesla à partir du 28 novembre ou encore aux dockers qui ont également cessé de décharger les voitures Tesla arrivant dans les ports.
Mais l’annonce qui a fait sortir de ses gonds et de son silence Elon Musk est celle faite par les employés du secteur postal qui ont commencé lundi 20 novembre à cesser de livrer les sites et ateliers de Tesla. Problème, les nouvelles plaques d’immatriculation sont envoyées par le groupe postal, Postnord, selon un email à l’Afp de Mikael Andersson, responsable des relations presse de l’Agence des transports. Et l’agence est liée par un contrat noué entre le groupe postal et les agences gouvernementales suédoises, a-t-il précisé.
Répondant à un utilisateur qui avait publié un message à ce propos sur X, anciennement Twitter, Musk, a écrit: « c’est insensé ».
Une grève pour obtenir des conventions collectives sur les salaires
A l’origine de la grève, une demande de signature d’une convention collective par syndicat IF Metall. Négociées secteur par secteur, les conventions collectives constituent la base du modèle de marché du travail suédois. Elles couvrent près de 90% de l’ensemble des salariés suédois et leur garantissent des minimas salariaux et des conditions de travail. Mais le constructeur américain a tout de même refusé de signer une convention, prétextant, selon Jesper Pettersson, porte-parole du syndicat métallurgiste, qu’il « ne faisait cela nulle part dans le monde ». Le spécialiste américain de la voiture électrique a toujours rejeté les appels à la syndicalisation parmi ses 127.000 employés dans le monde.
Les conséquences de ce refus sont problématiques pour IF Metall. Selon Jesper Pettersson, ces employés ont « des salaires inférieurs, ne bénéficient pas des mêmes assurances et ont des retraites inférieures » par rapport aux autres travailleurs de l’industrie. IF Metall, qui compte 300.000 membres, affirme aussi que ces accords sont également bénéfiques pour les entreprises, car ils leur permettent « d’opérer sur un pied d’égalité » dans un même domaine. « Beaucoup » d’ouvriers de Tesla sont membres d’IF Metall, a expliqué le représentant syndical, sans vouloir donner de chiffre exact.
Selon plusieurs médias suédois, ce mouvement de grève a pour l’instant un impact limité. D’autant que Tesla a trouvé d’autres moyens de livraison, notamment via le transport routier. En outre, IF Metall accuse le constructeur automobile de casser le mouvement.